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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

Notre Dame de Lourdes

Le Seigneur plaça l’homme dans un jardin. « Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toute sorte d’arbres à l’aspect attirant et aux fruits savoureux ». Cette vérité fondamentale est souvent oubliée. On garde en mémoire une sorte de supplice de tantale, sans toujours se rendre compte qu’il aurait été inventé par un Dieu sadique : l’homme aurait été placé dans un jardin plein de promesses, mais avec la défense d’en jouir. Pourquoi faut-il que nous n’écoutions que le serpent ?

Dieu a placé l’homme dans un jardin luxuriant, il a paré ce jardin de toutes sortes d’arbres produisant toutes sortes de fruits ; Dieu a fait cela pour le bonheur de l’homme. Il n’y a d’abord aucun interdit : « Tu peux manger les fruits de tous les arbres du jardin » dit le Seigneur. Rien n’est plus simple. Il s’agit d’ailleurs du premier de tous les commandements que Dieu fait à l’homme. Mais il reste que cet acte de manger, exprimant notre relation à Dieu et au don qu’il nous fait, ne peut être pratiqué n’importe comment.

Par ailleurs, puisque manger du fruit de ces arbres est un commandement divin, cela répond à un besoin vital pour nous. En lui demandant de manger, Dieu révèle à l’homme qu’il a faim et lui enseigne ce qui comble cette faim : accueillir le don de Dieu.

En effet, ce poème du livre de la Genèse ne nous parle pas d’arbres, de fruits ou pomme ; le don de Dieu ne se constitue pas d’objets à prendre ou à compter. Ce poème exprime une façon d’être, la nature d’une relation. Vivre dans l’éden c’est vivre dans un esprit filial pur et spontané. La faim qui tenaille tout être humain est le désir profond de vivre en fils de Dieu auprès de Dieu. C’est pourquoi on ne peut s’y prendre n’importe comment. C’est pourquoi seul Dieu peut nous l’enseigner : il est notre Père.

Ainsi n’avons-nous pas accès à la connaissance du bien et du mal. Il ne s’agit pas de retrancher une partie du don, comme si Dieu reprenait d’une main ce qu’il a donné de l’autre. Il ne s’agit pas de condamner la légitime soif de connaître, au contraire : le monde est à explorer. Il s’agit de respecter ce qui appartient en propre au Père. Lui seul peut discerner le bien et le mal. C’est d’abord une question de confiance : notre Dieu n’est-il pas le bon Dieu ? Ne pas faire confiance à ce Dieu qui est bon, est renoncer à notre vie filiale, cela est donc choisir la mort. C’est aussi une question de réalisme. Même aujourd’hui, l’homme n’a pas idée du mal. S’il savait, ne serait-ce qu’un peu, la noirceur abjecte du mal, il mourrait à l’idée d’en être complice. Que veut dire décider du bien et du mal si on ne connaît pas le mal ? Cela veut dire choisir la mort.

Seigneur tu nous supplies à maintes reprises : « choisis donc la vie ! ». Donne-nous de reconnaître que toi seul sait ce qui est bon pour nous, restaure en nous la confiance qui fait de nous tes enfants. Fais-nous la grâce de nous abandonner à ton amour, fais que nous demeurions comme ce morceau de glaise pris de la terre du jardin des délices, constamment abandonnés entre tes mains, prêts à recevoir ce baiser par lequel tu donnes vie à l’homme. Garde-nous émerveillés et reconnaissants envers toi comme au premier matin de l’humanité, quand le premier homme ouvrit les yeux et découvrit ton visage contre le sien.


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