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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

lundi, 31ème semaine du temps Ordinaire.

Force est reconnaître que nous agissons avec les dons de Dieu comme s’ils se dessinaient sur le vague horizon d’un avenir hypothétique : le paradis, c’est pour demain, le Royaume de Dieu c’est pour bientôt. Or, en bonne logique, « un tien vaut mieux que deux tu l’auras ». Plaçons donc notre sécurité dans les choses d’ici bas, celles qui nous conviennent et qui nous rapportent, cela ne nous empêchera pas d’adapter notre attitude quand une autre proposition se présentera, quand le Seigneur trouvera que le temps est venu d’accomplir ses promesses.

Voilà que la liturgie de ce jour vient semer le trouble dans notre assurance et faire planer le doute sur nos calculs.

Saint Paul se fait d’abord entendre. Il s’insurge catégoriquement, il affirme avec énergie que l’attitude de notre Dieu est toute autre : ses dons sont irrévocables. Dieu s’en engagé envers les hommes sans aucune arrière pensée, et il ne reviendra jamais ce qu’il a accordé, car il l’a accordé une fois pour toutes. Cela ne peut être modifié ni aboli. Voilà qui met fin à toute tentation de l’hypothèse.

Mais l’apôtre continue : le salut est ménagé par Dieu comme acte de miséricorde.Tous, en effet, nous sommes « sous le péché », tant que nous n’avons pas accueilli la justification que Dieu nous donne gracieusement. Ces versets sont une véritable exaltation de la miséricorde. La miséricorde pour aujourd’hui. Elle n’est pas à venir, au cas où les pécheurs réfléchiraient et choisiraient de faire pénitence. Le but que Dieu poursuit est déjà atteint, nous ne sommes pas dans le registre de l’avenir mais du passé. La miséricorde, dont la source est l’amour, s’est exercée quand le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs.

Une telle grandeur ne peut que nous inciter à nous incliner avec reconnaissance et adoration. Il est donc temps de laisser de côté toute considération humaine et d’entrer dans la béatitude paradoxale de Jésus : « tu seras heureux car ils n’ont rien à te rendre ». Donner pour être reconnu, donner pour recevoir en retour, n’ont plus aucun sens. Notre récompense est déjà assurée par le Christ, en lui elle nous est déjà acquise.

En entrant dans cette logique de l’amour qui donne sans rien retenir pour soi, non seulement nous manifestons notre confiance en Dieu qui s’est livré sans condition, mais encore nous devenons un visage de la miséricorde offerte à tous nos frères, miséricorde que nous avons nous-mêmes reçue et accueillie. C’est de lui en effet que tous nous sommes débiteurs : « qui lui a donné en premier et mériterait de recevoir en retour » ? En donnant nous mêmes, nous n’achetons donc pas notre résurrection, nous ne rendons pas non plus ce que nous avons reçu, nous proclamons que miséricorde a été faite à tous les hommes, et que c’est aujourd’hui qu’elle est à accueillir.

Certes, Jésus nous rappelle qu’un tel détachement nous sera rendu « à la résurrection des justes », mais la seule chose qui compte vraiment à nos yeux n’est-elle pas l’honneur d’être autour du trône de l’Agneau, et de le louer dans l’immense chœur des rachetés pour la si grande merveille qu’il nous a offerte, le Salut en Jésus-Christ ? « A lui la gloire pour l’éternité ! Amen. »


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