Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Homélie

 

Homélie

samedi, 31ème semaine du temps Ordinaire.

Nous connaissons le contexte de la péricope de l’évangile de ce jour. Jésus vient de raconter à ses disciples la parabole du gérant qui a su se montrer habile avec l’argent de son maître. Jésus ne faisait évidemment pas l’éloge de la tromperie de cet homme mais de son habilité. Notre évangile se situe donc dans la continuité de ce récit et s’en présente un peu comme une conclusion.

Jésus commence ainsi : « Faites-vous des amis avec l’Argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. » D’entrée, Jésus attire notre attention sur les demeures éternelles dans lesquelles il s’agit d’être accueilli. Et lorsqu’il continue en questionnant : « si vous n’avez pas été dignes de confiance avec l’Argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable ? », nous comprenons que notre bien véritable est précisément d’habiter dans ces demeures éternelles. Y aurait-il plus belle définition du salut ?

Jésus nous rappelle que l’enjeu de l’obtention de ce bien est grand : « Celui qui est digne de confiance dans une toute petite affaire est digne de confiance aussi dans une grande ». Il nous précise aussi que ce bien ne nous est pas étranger : « Et si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? ». Autrement dit, ce bien nous est propre, quelque chose que l’on ne possède pas encore mais qui nous est destiné de façon unique depuis toujours.

Mais comment obtenir ce bien véritable qui nous est préparé de toute éternité et qui dépasse tous les biens dont nous pouvons jouir sur terre ? Jésus nous l’a dit : En se montrant digne de confiance. En quoi ? Dans la manière de gérer les biens qui nous sont confiés ici bas.

Les biens de ce monde nous sont confiés, en effet, et c’est dans la mesure où nous en userons bien que nous pourrons posséder le bien véritable de la vie éternelle. L’accent porte ici sur l’adverbe « bien » qui qualifie notre façon d’user des biens terrestres. Bien en user signifie en user sans s’y attacher, sans se les approprier autrement dit ne pas les voir comme des fins en soi. Ils ne sont que des moyens pour rejoindre notre bien véritable. La tentation est précisément qu’ils se transforment en des fins. Ils deviennent alors des idoles qui prennent la place de Dieu et nous détournent de notre finalité ultime. Jésus nous le rappelle : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien, il s’attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. »

Comment alors être sûr de ne pas s’attacher à ces biens qui passent ? Peut-être que la réponse se trouve dans la réflexion finale de Jésus aux pharisiens qui ricanent à son sujet : « Dieu connaît vos cœurs. Ce qui est prestigieux aux yeux des hommes est une chose abominable aux yeux de Dieu. » Celui qui cherche le prestige est tourné vers lui. Et si Jésus voulait nous enseigner que le meilleur moyen de ne pas se retrouver prisonnier des biens de ce monde et donc de ne jamais perdre de vue le bien de la vie éternelle c’était de demeurer dans une attitude de partage, à l’opposé de toute forme d’égoïsme ou de recentrement sur soi ?

« Seigneur décentre-nous de nous-mêmes. Apprends-nous à toujours partager ce que nous recevons de toi pour ne jamais l’absolutiser. Alors nous ne nous attacherons pas aux biens qui passent et nous resterons fixés sur l’Unique Bien, c’est-à-dire toi Seigneur qui veut nous rendre participant de ta divinité. Béni sois-tu pour ce cadeau merveilleux que tu nous destines de toute éternité. »


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales