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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Dédicace de la basilique du Latran

Tout est histoire de conversion. Toujours. Et comme d’habitude, nos grandes idées de sainteté se confrontent vite à la réalité. Les contemporains de Jésus n’étaient pas différents. Aller au Temple en pèlerinage chaque année, quelle joie ! Mais une fois sur place, il faut bien trouver des animaux pour le sacrifice, et on est heureux de trouver des changeurs pour le commerce de ces animaux ! Où est le mal, dirait-on aujourd’hui ? Où est la frange entre le ritualisme et l’acte de religion, comment poser l’acte qui nous relie à Dieu ?

La question est là, la colère de Jésus en témoigne. Faire brûler des cierges n’est pas répréhensible, si ces cierges expriment notre désir de Dieu, s’ils disent au Seigneur notre soif de passer chaque jour en sa maison. Dès lors que la pratique pieuse se substitue à l’élan du cœur vers le Seigneur, dès ors que l’on se sent dédouané de tout élan du cœur par l’accomplissement de ce rite, la religion est vaine.

C’est un des sens de la fête que nous célébrons aujourd’hui. Que nous importent les bâtiments de pierre, fussent-ils érigés par les plus grands artistes et les plus experts de nos ancêtres, si nos églises ne nous introduisent pas dans l’assemblée céleste qui loue le Créateur jour et nuit ? Cette célébration rend l’église sacrée.

Il en va de même pour nous, les pierres vivantes de cette église. Voilà où nous rejoint la colère de Jésus. Sommes-nous des pierres vivantes ? C’est-à-dire, sommes-nous des chrétiens qui vivons en accord avec ce que nous célébrons ? Les paroles et les actes que nous posons dans la liturgie ont-ils un écho dans les paroles et les actes de notre quotidien ? Que deviennent les « Amen » et les « fiat » qui scandent nos liturgies quand nous quittons les parvis de nos églises ?

Ainsi, il serait vain de célébrer la dédicace si nous oubliions de manifester par notre vie le don reçu à notre baptême. Nous sommes devenus le Temple que Dieu s’est choisi, nous sommes le sanctuaire qu’il construit jour après jour pour édifier son Eglise. Le texte grec de l’évangile nous l’apprend, Jésus ne se met pas en colère à propos du hieron, du bâtiment, mais du naos, l’espace de la présence divine, le Saint des Saints. Cet espace est sa demeure ; à nous la garder digne et accueillante pour son hôte. Ainsi nous serons à notre tour des signes de la présence et de la proximité de Dieu.

La fête de ce jour est donc une action de grâce pour le choix de Dieu de venir habiter parmi nous, pour son alliance avec les hommes. Prions l’Esprit de Dieu de nous rendre aussi accueillants à nos frères que doivent l’être les églises, et demandons-lui d’être pour eux les témoins fidèles du seul Sanctuaire : le Cœur du Seigneur, ouvert pour accueillir et abriter tous les hommes.


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