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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Saint Josaphat, évêque et martyr,

Dans le verset introductif, l’évangéliste nous donne lui-même la clé de lecture de la parabole : Jésus veut « montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager ». En même temps, presque sous forme d’inclusion, la question du Seigneur qui clôture ce passage, nous montre l’enjeu : rester fidèle dans la foi au cœur de ce monde qui refuse de reconnaître le Fils de l’homme. La seule manière de nous préparer à l’accueil de Celui qui vient pour illuminer notre vie et lui donner son accomplissement surnaturel, c’est de persévérer dans une prière assidue et insistante, dont la parabole nous donne un modèle éloquent.
Jésus y met en scène deux personnages qui dans la Bible constituent le paradigme de l’oppresseur et de l’opprimé : le juge inique, et la veuve sans défense ni recours. Le juge d’une bourgade quelque peu retirée était un notable tout-puissant qui n’avait pratiquement de compte à rendre à personne ; le nôtre n’en rend même pas à Dieu lui-même. Face à cet homme, une veuve : lorsqu’on sait le peu de poids de la parole d’une femme dans la société juive de l’époque, on devine que le juge ne s’inquiétait guère de ses lamentations. Pourtant, dans le bras de fer qui s’engage, c’est cette dernière qui l’emporte : elle parvient à « user » l’arrogance du juge, qui cède pour échapper aux insistances de la plaignante.
Rebondissant sur l’effet provoqué par la parabole sur son auditoire, Jésus s’élève au niveau spirituel, par une sorte d’analogie de proportion qu’il affectionne particulièrement : si cet homme mauvais finit par exaucer le vœu de cette pauvre femme qui lui « casse la tête », d’autant plus Dieu qui est bon, « fera-t-il justice à ses élus, et sans tarder ».
Pourtant, s’il faut « prier sans se décourager », c’est bien que l’exaucement n’est pas immédiat ! N’y a-t-il pas une contradiction entre l’exigence posée par Jésus et la promesse d’une réponse sans délai ? A moins que le Seigneur ne veuille nous enseigner qu’un temps est requis pour que nous puissions percevoir l’exaucement de notre prière. De même que la nature respecte les rythmes de la lente croissance, de la germination, du mûrissement, il semblerait qu’il en soit également ainsi dans l’ordre de l’Esprit. Dieu exauce sans tarder et nous donne bien plus que nous n’osons demander ; mais il nous le donne en germe de vie divine. Notre prière persévérante dans la durée est nécessaire pour que ce germe puisse grandir, mûrir et donner son fruit. En d’autres termes, le temps est nécessaire pour que le don de la grâce pénètre notre nature et la transforme jusqu’à faire paraître au grand jour ce qui est était déjà secrètement offert.
Jésus nous invite à prier avec persévérance au moment où lui-même s’avance courageusement vers Jérusalem pour y subir l’épreuve de la Passion, cette suprême prière au cours de laquelle il va remettre toute sa vie entre les mains de son Père dans un irrésistible élan d’amour. Et pourtant, tout Fils qu’il était, il dût attendre le troisième jour avant d’être pleinement exaucé…

« Seigneur, donne-moi de persévérer dans la prière, afin que ma foi ne vacille pas ; mais que gardant en toutes circonstances les yeux fixés sur toi, je tienne bon dans les épreuves. Accorde-moi une espérance inébranlable, que je puisse te rendre grâce avant même de voir l’exaucement de mes demandes, dans la certitude que tu es un Dieu bon, qui rend justice sans tarder à ceux qui mettent en toi leur confiance. Et donne-moi une charité généreuse, fruit de cette justice, afin que je puisse y puiser le courage de marcher résolument à ta suite sur la voie étroite du don total par amour. »


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