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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre,

Le passage du livre de Daniel que nous avons entendu en première lecture, est pour le moins impressionnant. La vision se divise en quatre tableaux, introduits chacun par une affirmation du témoin : « Je regardais ». Le premier nous montre les « quatre bêtes, énormes, sortant de la mer », c’est-à-dire de l’abime, du séjour de la mort. Et de fait : elles sèment la destruction par leur action violente ; mais elles ne font qu’exécuter les ordres qui leur sont transmis par un mystérieux « on » indéfini, qui dans le contexte, ne peut que représenter (les messagers de) Dieu. N’allons pas en tirer la conclusion que c’est le Seigneur qui provoque ces calamités : il s’agit plutôt d’une manière détournée de dire que même les pires tyrans qui oppriment le peuple élu avec arrogance, n’échappent pas à la main de Dieu qui saura intervenir en temps voulu. Le second volet, introduit par « Je continuais à regarder », nous montre l’extension du pouvoir des quatre bêtes, symbolisé par les cornes multiples.
La situation semble désespérée, et pourtant, le volet suivant change brutalement de tonalité. « Je continuai à regarder », et cette fois, Daniel va être témoin du procès des animaux, présidé par Dieu lui-même, entouré de toute la cour céleste. La force arrogante des bêtes ne leur sert de rien devant la toute-puissance divine, qui exerce sur elles une entière maîtrise. Pourtant si le Très-Haut « retire la domination » aux trois animaux subsistants, il ne leur réserve pas le sort du premier : « une prolongation de vie leur fut donnée pour un temps et une période déterminés ». Nous sommes donc en attente d’un accomplissement, qui nous est présenté dans le quatrième volet, introduit à nouveau par l’incise « Je regardais ». L’intronisation du Fils d’homme constitue manifestement le sommet de la vision : il s’agit d’une figure du Messie, mais en même temps, sa dignité dépasse l’attente messianique traditionnelle. Quel est donc le « Fils d’homme » qui est autorisé à s’avancer devant Dieu et auquel celui-ci confère une « domination, gloire et royauté » éternelles et universelles ? Si « tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servent » et que « sa domination est éternelle », c’est donc qu’il participe à la toute-puissance de Dieu lui-même, ce qui n’est possible que s’il partage aussi sa nature divine.
Ce passage demeure un des plus mystérieux de l’Ancien Testament, et en même temps un des plus importants pour nous chrétiens, car c’est à ces quelques versets que Jésus se réfère explicitement lorsqu’il se présente comme le « Fils de l’homme ». Durant sa vie publique, un doute pouvait subsister, car l’expression peut aussi signifier un « fils d’Adam », c’est-à-dire un membre de l’espèce humaine ; mais Notre-Seigneur va lever toute ambigüité durant son procès, lorsqu’il répondra au Grand Prêtre qui le somme de déclarer s’il est « le Messie, le Fils de Dieu » : « C’est toi qui l’as dit ; mais en tout cas, je vous le déclare : désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel » (Mt 26,64). C’est pour ce « blasphème » que Jésus sera condamné à mort.
Nul doute qu’au matin de Pâques les disciples se sont rappelés cette parole : oui ils ont vu « le Fils de l’homme venir sur les nuées ». La jeune Eglise ne se lassera pas de chanter sa victoire et son intronisation à la droite du Père : « Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus-Christ est le Seigneur”, pour la gloire de Dieu le Père » (Ph 2,8-11).
« De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche ». Oui, nous aussi, dans la foi, nous avons vu se lever le Fils de l’homme. Aussi, comme le prophète Daniel, nous « continuons à regarder au cours de la nuit », guettant l’aurore du Jour qui ne finira pas ; sûrs de « voir bientôt le Seigneur Jésus-Christ venant sur les nuées du ciel, pour instaurer son Règne éternel « qui ne passera pas ».

« Seigneur au cœur de notre monde qui erre encore dans la nuit, secoué par la violence meurtrière : guerres, attentats, famines, pandémies, apprends-nous à porter à nos frères le flambeau de l’espérance. “Le ciel et la terre passeront, tes paroles ne passeront pas” : en temps voulu, tu réaliseras ta promesse, et tu nous rassembleras tous, de toutes nations, peuples, langues, en une seule famille sous ta houlette de Roi-Pasteur dont “la royauté ne sera pas détruite”. »


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