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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

samedi, 34ème semaine du temps Ordinaire.

Nous sommes au dernier jour de l’année liturgique, et cet Evangile résonne comme une ultime exhortation que Notre-Seigneur adresse à son Eglise en marche au cours des siècles. Or cette dernière parole, est un appel vibrant à la vigilance, et à la vigilance de chaque instant : « Restez éveillés et priez en tout temps ».
Dans les premiers temps de l’Eglise, cette exhortation était prise très au sérieux par les chrétiens ; sans doute en partie parce qu’ils s’attendaient à un retour imminent du Seigneur, mais aussi parce qu’ils avaient davantage conscience que nous d’être immergés dans un monde dominé par le péché, dans lequel le Satan garde encore son pouvoir jusqu’au jour du jugement. En attendant que « sa domination lui soit enlevée, détruite et totalement anéantie » (1ère lect.), le Prince de ce monde continue à « prononcer des paroles hostiles à Dieu, à persécuter les saints du Très-Haut, qui seront livrés à son pouvoir jusqu’à ce que le tribunal siègera » (Ibid.).
Les animaux décrits dans le livre apocalyptique de Daniel sont impressionnants : l’Ange du Seigneur interprète lui-même la vision en précisant qu’il s’agit de rois qui persécuteront le peuple saint. Mais il n’y a pas que des rois temporels qui nous menacent : « la débauche, l’ivrognerie » sont tout autant nos ennemis ; et ils le sont d’une façon d’autant plus redoutable que leur action est plus insidieuse. La débauche, l’ivrognerie font partie des « plaisirs de la vie » auxquels notre société hédoniste nous invite avec un sourire complice. « Qu’y a-t-il de mal en cela ? Il faut bien se distraire et prendre du bon temps ! » : tel est le discours non seulement de ceux qui dominent ce monde, mais aussi de la « bête » tapie en nous. Car nous ne serions pas sensibles à ce genre de sollicitations, si nous ne portions pas en nous une certaine complicité avec le mal qu’on nous propose.
« Tenez-vous sur vos gardes » nous répond Jésus avec une pointe d’inquiétude devant notre inconscience ; « de crainte que votre cœur ne s’alourdisse ». Un cœur lourd, appesanti par « les soucis de la vie » est toujours vulnérable, car il se laisse plus facilement entraîner à des comportements compensatoires pour oublier le poids des jours et des tracas. Ce qui donne de la légèreté à notre cœur, ce n’est pas forcément l’absence de souci, mais le fait de nous en « décharger sur les Seigneur, puisqu’il s’occupe de nous » (1 P 5,7). C’est pourquoi Notre-Seigneur nous exhorte à « prier en tout temps » : c’est même la seule manière de « rester éveillés » dans la foi, l’espérance et dans une charité active.
Nous sommes avertis : le jour du retour du Seigneur « s’abattra à l’improviste, comme un filet, sur tous les hommes de la terre » : nul ne pourra y échapper ; sauf ceux qui seront demeurés éveillés et vigilants dans la prière. Sans doute faut-il comprendre cette image quelque peu contradictoire - comment peut-il y avoir des exceptions si le filet s’abat sur « tous les hommes » ? - à la lumière de la parabole dans laquelle Notre-Seigneur compare « le Royaume à un filet qu’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Mt 13,47-50). Si le Seigneur tarde, une chose est certaine : tous nous serons surpris par la mort qui s’abattra sur nous à l’improviste. Restons éveillés et prions afin d’être jugés dignes d’échapper au sort des pécheurs, et de participer avec tout le peuple saint, à « la royauté, la domination et la puissance » du Seigneur, pour les siècles des siècles.

« Seigneur toute le cycle liturgique est pris en inclusion entre cette unique parole répétée au premier et au dernier jour de l’année : “Veillez”. C’est dire son importance. Aide-moi à prendre conscience de mon éparpillement, ma superficialité, mon inconscience. L’enjeu n’est rien de moins que ma vie éternelle, et j’en fais si peu de cas ! Donne-moi la force de ton Esprit Saint afin que je puisse entrer résolument dans le combat spirituel, en commençant par m’arracher à mes compromissions avec l’esprit du monde, pour m’engager dans une vie de prière persévérante, généreuse et fidèle. Alors je ne craindrai pas le temps de ta venue ou de ma parution devant toi : je pourrai tout au contraire l’accueillir comme un temps de fête, de délivrance, de retrouvaille et de joie. »


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