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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Lundi, 1ère semaine de l’Avent,

L’Avent - et par le fait même l’année liturgique tout entière - s’ouvre sur une vision universaliste de grande envergure. Le prophète Isaïe annonce la mise en marche de « toutes les nations », qui afflueront des quatre coins de l’horizon vers « la montagne du temple du Seigneur ». Le « Dieu de Jacob » leur enseignera lui-même ses chemins, et elles « suivront ses sentiers ». Rassemblés dans la paix et la joie, « des hommes de toute tribu, langue, peuple et nation » (Ap 5,9) monteront ensemble vers la maison du Seigneur pour y célébrer sa louange.
L’Evangile traite également du thème de l’universalité du salut : après avoir guéri un lépreux, un « intouchable », un exclu de la société civile et religieuse, Jésus accueille la demande d’un occupant païen qui intercède en faveur de son serviteur. La traduction liturgique propose une réponse positive du Seigneur : « Je vais aller le guérir » ; mais la TOB traduit - de manière tout aussi plausible - par : « Moi, irais-je le guérir ? ». Selon cette interprétation, Notre-Seigneur feint de s’étonner de la demande ; le centurion est en effet supposé savoir que la Loi interdit à un juif de pénétrer dans une maison païenne, sous peine d’impureté rituelle. Ce faisant, Jésus suscite l’admirable réponse de ce soldat païen, dont la foi servira de modèle à toutes les générations. Cet homme manifeste en effet une confiance sans borne en la Parole de Jésus, dont il confesse l’autorité souveraine, le pouvoir sans limite.
Cette attitude n’est donc pas l’apanage du seul peuple juif ; elle est accessible à tout homme qui se laisse conduire par l’Esprit jusqu’à la reconnaissance de Celui qui nous visite de la part de Dieu : l’Envoyé qui participe à sa Toute-Puissance en tant que Fils unique. « Aussi je vous le dis : beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux. » On comprend que Luc, qui écrit son Evangile pour des païens comme nous, souligne tout particulièrement cette Parole du Maître. L’appartenance au peuple de Dieu et l’entrée dans le Royaume n’est pas une affaire de race, ni même d’obéissance à des prescriptions légales ; mais elle se décide pour chacun personnellement dans l’attitude adoptée face au Christ.
Pourquoi l’Eglise nous propose-t-elle cet épisode en ouverture de l’Avent ? Sans aucun doute pour nous rappeler la vraie nature de la foi qui sauve : une confiance illimitée en la Parole de Jésus, par laquelle il peut nous rejoindre personnellement dans l’aujourd’hui de nos histoires ; une confiance illimitée en la bienveillance du Seigneur, qui est venu pour que nous ayons la vie en plénitude ; une confiance illimitée en sa puissance sur la mort et son autorité sur toute maladie, tout particulièrement sur le péché.
« Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une Parole, et je serai guéri » : cet humble aveu et cette protestation de foi, que nous redisons à chaque Eucharistie avant de recevoir le Corps du Christ, nous pouvons la faire monter comme une supplication confiante à chaque instant de notre vie quotidienne ; car à tout moment et en toutes circonstances, le Seigneur attend que nous l’appelions pour se hâter à notre secours. Saint Charles Borromée l’atteste : « De même qu’il est venu au monde une seule fois en s’incarnant, de même, si nous enlevons tout obstacle de notre part, il est prêt à venir à nous de nouveau, à toute heure et à tout instant, pour habiter spirituellement dans nos cœurs avec l’abondance de ses grâces. »

« Seigneur je me sens particulièrement pauvre pour entrer dans ce temps de l’Avent ; temps de conversion, de préparation à ta venue dans le monde et dans ma vie. Ne vois-tu pas que je suis aveuglé par les mille sollicitations qui m’assaillent de partout : comment pourrais-je “marcher à ta lumière” (1ère lect.) ? Marie, viens me prendre par la main, conduis-moi jusqu’à l’Emmanuel et apprends-moi à l’adorer. Comme signe de ma bonne volonté, je veux avec toi choisir une des “épées” dont je me sers habituellement pour pourfendre mes ennemis, et en faire un soc de charrue : ma terre a un urgent besoin d’être labourée afin de pouvoir accueillir la semence du Verbe. »


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