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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

samedi, 1ère semaine de l’Avent.

Le prophète Elie doit venir. La Bible et la tradition rabbinique sont claires : Elie doit revenir d’abord, ou, littéralement, « avant ». Avant quoi ? « Avant que ne vienne le jour du Seigneur, grand et redoutable, et il reconduira le cœur des pères vers les fils et le cœur des fils vers les pères » (Ml 3). Elie doit revenir avant le Jugement et arranger toutes choses. La première lecture s’en fait d’ailleurs l’écho et conclut par cette évidence : « heureux ceux qui te verront » !

Mais qu’Elie doive venir avant le Messie, ni la prophétie ni les scribes ne l’annoncent clairement. L’Évangile franchit pourtant ce pas en disant qu’Elie est déjà venu et en associant son nom à celui de Jean Baptiste. Il va en outre plus loin en faisant du prophète le précurseur de Jésus en toutes choses, en son martyre même.

Quel contraste ! Dans ce temps où nous contemplons la venue de Dieu, qui s’annonce à nous par son ange, Gabriel, par son prophète, Jean, par son Fils, Jésus, Dieu nous dit aussi que la chair tendre du nourrisson est destinée à être mâchée. Celui qui vient pour tout arranger, pour nous réconcilier avec le Père, sera broyé. Celui que l’on va venir adorer sera insulté et rejeté.

L’évangile est Bonne Nouvelle. Joue-t-il aujourd’hui les rabat-joies ? Où y a-t-il une joie à découvrir dans cette perspective ? Ne faut-il pas se rappeler le rêve que la Petite Thérèse prêtait à l’Enfant-Roi dans un de ses dessins, nourrisson de la crèche rêvant de la Croix. Sans doute ce croquis aux allures naïves peut-il prévenir la tentation d’édulcorer l’Avent. La joie qu’il porte au monde n’est pas de ce monde. Ce n’est pas une joie qui nous vient de nous mêmes, qui naît en nos cœurs en réaction à un événement. C’est un événement qui est notre joie et notre paix. C’est Jésus, le Christ.

Pour connaître et recevoir cette joie, il nous faut nous dépouiller comme lui, le Fils, s’est dépouillé. Il n’a rien retenu, ni le rang qui l’égalait à Dieu, ni la Vie qu’il possède en plénitude. Il s’est enfoui. Enfouissement dans le sein de la Vierge, dans le village de Nazareth, dans le désert où priait Jean Baptiste. Dans la mort qui ne le retiendra pas en sous son joug.

Voilà le chemin que nous montre l’Avent. Il nous présente la joie de Noël comme le fruit le plus doux de la joie de Pâques. Il nous invite à la nudité de l’Enfant : se donner au risque d’être rejeté, se livrer pour être perdu, s’abandonner pour nous retrouver. Nous avons perdu la spontanéité de notre intimité avec Dieu, il nous réapprend à être ses enfants. Nous avons fuit en Adam le Jardin, la peur au ventre, en Christ Dieu nous ré-apprivoise délicatement. Laissons-nous séduire, entrons dans sa joie.


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