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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

vendredi, 3ème semaine de l’Avent.,

La première lecture de ce jour est franchement révolutionnaire : le Seigneur invite tous ses enfants, sans exception, les membres du peuple élu comme les « étrangers », pourvu qu’ils « observent le droit et pratiquent la justice ». Il accueille à bras ouverts tous ceux qui « se sont attachés à son service pour l’amour de son nom et sont devenus ses serviteurs » en agissant selon leur conscience, c’est-à-dire dans l’obéissance à la voix de l’Esprit Saint ; à tous il promet de « les rendre heureux dans sa maison ». Bien sûr cela ne nous dispense pas du travail d’évangélisation : car c’est en Christ que convergent toutes les aspirations religieuses de l’humanité depuis les origines, et c’est grâce à l’action discrète de son Esprit que les hommes de bonne volonté parviennent à vivre dans la rectitude. C’est précisément parce que nous croyons que le dessein d’amour de Dieu sur les hommes ne se révèle et ne se réalise en plénitude qu’en Jésus-Christ, que nous nous sentons poussés à témoigner de lui à temps et à contretemps. En effet, « la religion de Jésus met objectivement l’homme en rapport avec le plan de Dieu, avec sa présence vivante, avec son action ; elle fait rencontrer ainsi le mystère de la Paternité divine qui se penche vers l’humanité. En d’autres termes, notre religion instaure effectivement avec Dieu un rapport authentique et vivant que les autres religions ne réussissent pas à établir, bien qu’elles tiennent pour ainsi dire leurs bras tendus vers les Ciel ».
L’émerveillement de Saint Paul devant la Révélation du mystère de Dieu en Jésus-Christ Notre-Seigneur, ne porte pas seulement sur le pardon de nos fautes et la participation à la vie divine dans l’Esprit, mais aussi sur le caractère universel du salut offert à tous, juifs comme païens, car tous « sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile » (Ep 3,6). Le grand problème des Juifs du temps de Jésus fut précisément d’accepter que l’accomplissement de la première Alliance implique son dépassement en direction d’une plus grande universalité, qui entraîne qu’ « il n’y a plus ni Juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, nous ne faisons plus qu’un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28). Désormais, ce n’est plus la circoncision qui détermine l’appartenance au peuple saint : ce sont « ceux qui appartiennent au Christ, qui constituent la descendance d’Abraham ; et c’est à eux que revient l’héritage que Dieu lui a promis » (cf. Ga 3,29).
Certes Jésus se situe bien dans la lignée des prophètes, car « le salut vient des Juifs » (Jn 4,22) ; d’ailleurs Jean, le dernier et le plus grand des prophètes, « a rendu témoignage à la vérité » en le désignant comme « celui qui devait venir ». Mais en même temps, Notre-Seigneur « n’a pas à recevoir le témoignage d’un homme », car « ce sont les œuvres que le Père lui a données à accomplir et qu’il fait, qui témoignent que le Père l’a envoyé ». L’accomplissement en effet ne peut venir dans le simple prolongement de l’ancien puisqu’il s’agit de l’irruption de Dieu lui-même au cœur de l’histoire ; une simple confrontation aux prophéties de la première Alliance ne suffira donc pas pour reconnaître le Messie : de même que c’est par l’action de l’Esprit Saint que le Verbe est descendu dans le sein de la Vierge Marie, ce n’est qu’à la lumière de ce même Esprit que nous pouvons discerner en Jésus-Christ l’Envoyé du Père.
Le monde n’a peut-être jamais été aussi curieux des choses de Dieu que de nos jours ; mais jamais non plus il n’a été aussi peu religieux. Pourtant nous croyons qu’au cœur même de l’éparpillement spirituel auquel nous assistons, Dieu patiemment poursuit son œuvre : « Je les conduirai à ma montagne Sainte. Je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai bon accueil, sur mon autel, à leurs holocaustes et à leurs sacrifices, car ma maison s’appellera : “Maison de prière pour tous les peuples”. Parole du Seigneur qui rassemble les exilés d’Israël : avec ceux qui sont déjà rassemblés, j’en réunirai encore d’autres » (1ère lect.), afin qu’ils constituent une seule famille dans la confession de la même foi. Maranatha : viens Seigneur Jésus, achever ton œuvre !

« Seigneur, en ce temps de l’Avent, renouvelle-nous dans la vertu d’espérance. Qu’elle soit communicative et se répande comme un tressaillement sur tous les peuples. Donne-nous de désirer d’un grand désir que “ton visage s’illumine pour toutes les nations, que ton chemin soit connu sur toute la terre, afin que tous les hommes puissent te chanter leur joie et t’adorer. Tu pourras alors nous prendre en grâce et nous bénir” tous ensemble dans ta Maison, qui sera devenue “Maison de prière pour tous les peuples”, et où nous pourrons enfin goûter le bonheur que tu prépares à ceux “qui aiment ton Nom”. »


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