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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Saint Basile le Grand et saint Grégoire de Nazianze, évêques et docteurs,

« Qui es-tu ? » La question posée à Jean-Baptiste est adressée à chacun de nous. Se mettre à la suite de Jésus requiert avant tout la volonté de s’interroger sur soi-même. C’est comme si l’authenticité était une donnée fondamentale pour rencontrer le Seigneur. Que dites-vous de vous-mêmes ? Non pas ce que disent les autres, ce que vous voudriez qu’ils disent. Non. Toi, que dis-tu de toi ?

Mais notre monde nous a déshabitués de l’introspection, de « l’examen de conscience ». L’expérience de fragmentation caractérise pesamment notre société et notre culture. Nous vivons superficiellement et la plupart du temps nous sommes contraints à le faire. Le temps est une dimension de notre existence qui ne cesse de s’accélérer si bien que s’arrêter pour prendre un moment de silence ou de réflexion devient héroïque.

Et pourtant, c’est comme si Jean nous disait : si tu n’as pas le courage d’entrer en toi-même tu ne pourras pas suivre Jésus, tu ne pourras jamais le rencontrer, ni même t’approcher de celui qui te l’indique comme le Sauveur de monde.

Mais entrer en soi-même pour trouver qui ? Soi-même ? Non. Car ce serait là se faire piéger par un individualisme où l’homme est centré sur l’homme mais ne trouve là aucune racine à son être. Nous ne pourrons jamais être à nous-mêmes notre propre origine.

Il s’agit d’entrer en soi-même pour trouver le Seigneur qui est plus intime à nous que nous-mêmes mais aussi bien supérieur à ce qu’il y a en nous de plus haut : « Deus est interior intimo meo et superior summo meo » (Sain Augustin, Confessions 3, 6, 11). Autrement dit, il s’agit d’entrer en soi-même non pas pour se tourner sur soi et plonger dans une vacuité intérieure, mais tout au contraire pour détourner le regard de soi et le tourner vers cet Autre qui est Dieu, à la fois immanent et transcendant, et recevoir de lui ce que nous sommes.

A ce titre, il est à noter que Jean-Baptiste ne répond pas aux prêtres et aux lévites qui l’interrogent en disant : « Moi, je suis… » Pas du tout. Il commence par se définir en disant qui il n’est pas et en premier lieu qu’il n’est pas le Messie. C’est ensuite seulement qu’il va se définir de façon positive mais là encore, non pas à partir de lui-même mais en référence au Messie à travers la mission qu’il lui a confiée : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur… ».

Jean Baptiste nous enseigne ici que notre véritable identité se trouve en Dieu, enracinée en son Amour qui se révèle à nous à travers la mission qu’il nous confie, la vocation à laquelle il nous appelle. Cela demande de l’humilité pour accepter de se décentrer de soi et se recevoir d’un Autre. C’est bien ce que nous enseigne encore le Précurseur : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. »

« Seigneur, donne-nous cette grâce de trouver la vérité profonde de notre être dans notre relation à toi. Alors saisis par ta présence, nous pourrons humblement mettre nos pas dans tes pas pour répondre dans la joie à la mission que tu nous confies. »


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