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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

jeudi, 2ème semaine du temps de Noël.

Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? Voilà une belle formulation pour dire le paradoxe du mystère de Noël. Le Dieu de gloire et de majesté se fait petit enfant. Le Dieu qui trône à Jérusalem, la lumineuse Cité de David, grandit dans l’obscure Nazareth.

Mais ce qui intrigue le plus dans cet évangile est la mystérieuse relation qui unit spontanément Jésus et Nathanaël. Jésus ne lui reproche aucune lourdeur Alors qu’il fait preuve d’un savoir supérieur sur les événements et les personnages, Jésus ne fait pas allusion à cette résistance devenue célèbre. Que s’est-il donc passé entre eux ? Comment Nathanaël a-t-il abandonné son scepticisme aussi vite ? Pourquoi Jésus nous le donne-t-il en exemple aussi chaleureusement ?

Au départ, Nathanaël n’est en rien extraordinaire. Il n’a pas connu Jésus directement, ce qui est assez commun. Les disciples sont peu nombreux en effet à avoir été appelés, comme Philippe ou Matthieu, par Jésus lui-même. Il semble que le Seigneur se plaise à nous faire nous entraîner les uns les autres. Notre rencontre doit souvent, pour ne pas dire toujours, aux frères qui nous ont dit un jour « viens et tu verras ! ». L’expression de notre reconnaissance devrait passer par une ardeur renouvelée à rendre cette politesse à ceux qui sont loin ou éloignés de Jésus.

Nathanaël est « un véritable fils d’Israël », quelqu’un qui a grandi sous le regard de Dieu. Ce regard est en effet mentionné à trois reprises : « Jésus voit Nathanaël venir à lui », « quand tu étais sous le figuier je t’ai vu », et encore « je t’ai vu sous le figuier ». Ce n’est pas un privilège de grandir sous le regard de Dieu, notre Créateur veille sur nous tous, mais le dire avec insistance montre que Nathanaël en avait conscience et qu’il s’est appliqué à y rester. Comme un vrai fils, il a connu le regard de Dieu sur lui et lui a ouvert son cœur. Voilà qui ne peut que réjouir Jésus.

Cette humilité est bien celle qu’il nous a révélée à Nazareth, où le Verbe fait chair a choisi de vivre sous le regard de Dieu et des hommes. Nathanaël a déjà fait, de lui-même, l’expérience de la proximité de Dieu et de l’humilité qui purifie le cœur. La méditation de la parole l’a gardé dans cette communion d’amour et l’a préservé du mensonge. La relation qu’il entretient avec le Seigneur est donc une relation immédiatement cœur à cœur !

Nathanaël reconnaît donc Jésus immédiatement : « c’est toi le Fils de Dieu, c’est toi le roi d’Israël ». Jésus le conduit alors plus loin dans la foi, en lui révélant à mots couverts l’accomplissement de la vision donnée à Jacob. L’échelle de Gloire qui ouvre les portes du Ciel est la Croix du Sauveur. L’enseignement de Jésus est clair : l’humilité de l’Esprit Nazareth mène à la glorification.

Mais cela n’explique pas l’originalité de la rencontre. Tout a-t-il vraiment basculé parce que Jésus a été capable de dire à Nathanaël à quelle activité il se livrait quelques instants plus tôt ? D’autres prophètes que le Messie auraient pu en dire autant !

Il faut savoir que « s’asseoir sous un figuier » désigne, pour les rabbins, la méditation de l’Écriture. Nathanaël est-il simplement épaté que Jésus l’ai vu lire la Bible ? Non. Le déclic de cette rencontre n’est pas liée à un fait extérieur. Il est lié à un secret. Pendant sa méditation, Nathanël a vu quelque chose, quelque chose que lui seul peut connaître et que saint Jean ne nous révèle pas. Nathanaël seul, et celui sous le regard de qui cela s’est produit. Lui dire « je t’ai vu » est pour Jésus une façon discrète de lui révéler « je suis celui qui a partagé ce secret avec toi ». « Être sous le figuier » est donc être entièrement sous la protection et dans l’intimité de Dieu. Quand nous prions nous sommes enfouis en Dieu, réfugié en lui. Notre âme et nos pensées et notre corps également. Jésus se révèle comme le figuier protecteur qui inspire les temps de rencontre avec le Bien-Aimé.

En ce temps de Noël, qu’il nous donne son Esprit d’humilité et nous invite sous sa main pour y vivre les moments de communion auxquels notre âme aspire, et qu’il nous y garde toujours, que nous puissions connaître la joie de Nathanël qui vivait sous le regard de Dieu son Père.


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