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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint Raymond de Penyafort, prêtre,

L’évangile de ce jour nous met en présence de Marie et de Jésus à travers l’épisode des Noces de Cana. Au début de sa narration, l’évangéliste nous rapporte ces paroles de Marie à Jésus : « Il n’ont plus de vin ». Attentive, Marie désigne à Jésus le manque qui pourrait ternir la joie des noces. Nous sommes renvoyés ici à l’expérience de notre finitude, de nos limites, de notre impuissance à nous donner à nous-mêmes l’objet de nos désirs les plus profonds, qui engendre en nous souffrance et tristesse…

Face à cela, Marie engage les serviteurs de la noce à l’obéissance de la foi envers Jésus : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Par sa confiance totale en son fils, elle nous montre qu’au cœur de la souffrance, le croyant peut compter sur la puissance de Dieu créateur, du Christ ressuscité et de l’Esprit vivifiant.

Transformer l’eau en vin est le signe même du salut qui consiste dans la reprise et l’achèvement en Dieu de toute la création qui gémit dans les douleurs de l’enfantement. L’eau représente la condition humaine, vécue dans l’humilité de l’acceptation de sa finitude. Le don du vin manifeste la joie que Dieu veut répandre en son peuple en nouant à nouveau alliance avec lui, la joie des noces de la nouvelle Alliance (Am 9, 13 ; Jl 2, 19.36). Le don du vin c’est la réponse de Dieu à nos désirs de vie les plus profonds et plus fondamentalement à notre soif de salut au cœur d’une condition marquée par le péché et ses conséquences douloureuses. Dans le quatrième évangile, le signe de Cana est le premier acte de Jésus en tant que Sauveur des hommes.

Si Jésus est présenté ici comme le médiateur de la nouvelle Alliance, Marie exerce elle aussi une médiation, maternelle, dans la ligne de l’intercession. Jésus ne peut rien lui refuser puisqu’elle intercède sous la motion de l’Esprit Saint. En ce sens, elle est pour nous le modèle de toute intercession. C’est ce que Jean de la Croix exprime : « Celui qui aime sagement ne se met pas en peine de demander ce qui lui manque ou ce qu’il désire : il se contente d’exposer son besoin, laissant au Bien-Aimé de faire ce qu’il lui plaira. La bienheureuse Vierge agit ainsi aux noces de Cana en Galilée. Elle n’adressa pas son cher fils de demande directe, elle se contenta de lui dire : « ils n’ont point de vin » (Jn 2,3). » (CSB 2, 8, 1233)

Dans l’évangile de ce jour, Marie nous invite non pas à occulter mais à regarder, non pas à ignorer mais à accueillir nos manques, nos limites, nos souffrances, dans la confiance en Jésus-Christ. Elle nous appelle aussi à devenir à son école des intercesseurs pour nos frères et sœurs en humanité qui n’ont plus d’espérance.

« Seigneur, donne-nous de ne pas craindre de te présenter simplement nos besoins. A travers ta bénignité envers nous, fais-nous la grâce de te reconnaître comme le Sauveur qui se fait proche des hommes, solidaire et compatissant. »


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