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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

mercredi, 1ère semaine du temps Ordinaire.

Après la libération du possédé dans la synagogue de Capharnaüm, Marc nous rapporte ici la deuxième manifestation de toute-puissance de la part de Jésus. Certains exégètes voient dans le récit de la guérison de la belle-mère de Pierre un deuxième exorcisme faisant suite à celui du possédé de la synagogue de Capharnaüm. Ils s’appuient sur le fait que du temps de Jésus la fièvre était considérée comme le signe d’une possession par une force étrangère.

Néanmoins, le récit de ce miracle semble trancher avec le premier. Celui-ci avait eu lieu en public dans la synagogue. Ici, nous sommes dans la maison de Simon et André et c’est dans l’intimité quasi familiale de ses quatre premiers disciples que Jésus va agir.

Quelles sont les circonstances ? Une femme, la belle-mère de Simon, est alitée avec de la fièvre. Episode banal de la vie quotidienne. Pourtant son état semble préoccupant puisque « sans plus attendre on parle de la malade à Jésus ». Le miracle va étonner par sa sobriété, son manque de merveilleux. Aucune parole d’autorité. Jésus guérit et relève par un geste tout simple. Tout se déroule dans la discrétion, la douceur. Jésus s’approche, prend la femme par la main et la fait se lever. Jésus est debout, en mouvement ; elle, allongée et immobile, dormant peut-être d’un sommeil agité à cause de sa fièvre. Le contraste est saisissant et notre attention se focalise sur le geste de Jésus : « Il la fit lever ».
En Jésus, le mouvement de la vie vient à la rencontre d’une humanité inerte. Jésus nous relève, nous réveille de notre sommeil, nous ressuscite de toutes nos morts. Car c’est bien de résurrection dont il est question ici. Le verbe êgeiren, utilisé par saint Marc pour décrire l’action du maître, employé aussi dans le Nouveau Testament au sujet de la résurrection de Jésus, le confirme.

C’est donc la relecture post-pascale qui a permis de discerner dans la sobriété de cet épisode de la guérison de la belle-mère de Pierre l’action salvifique du Fils de Dieu.
Mais pour l’instant, c’est comme si Jésus voulait couper court à toute interprétation erronée des prodiges qu’il vient d’opérer. Jésus n’est pas un faiseur de miracles, un guérisseur de talent, tel que la foule s’amassant devant la porte de la maison pourrait le laisser entendre. Son titre de Messie et de Fils ne découle pas de cela. Ses miracles ne pourront être correctement interprétés qu’à la lumière de sa passion, de sa mort et de sa résurrection. D’où le silence qu’il impose aux esprits mauvais. Chez saint Marc, c’est seulement à la croix que le centurion proclamera la divinité de Jésus.

Il semble que l’on ne puisse mettre la main sur la messianité de Jésus. Il s’en va dans un endroit désert pour prier. Jésus demeure ainsi mystérieusement insaisissable.
Pourtant Seigneur « tout le monde te cherche ». Mais pour quelles raisons ? Peut-être dans l’espoir d’une action éclatante ? Peut-être aussi parce que ton action n’a pas su être perçue dans le quotidien d’une histoire ?

« Seigneur, nous voulons te présenter les uns les autres ce qui fait l’ordinaire de nos vies. Apprends-nous à y discerner la brise légère de ton œuvre de résurrection. N’est-ce pas là la Bonne Nouvelle que tu nous invites à proclamer à ta suite ? »


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