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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

mercredi, 2ème semaine du temps Ordinaire.

Ils épient… Jésus va-t-il récidiver ? Voilà qu’il fait placer l’homme malade au centre, aux yeux de tous. Ultime provocation ? Ou nouvelle invitation à accueillir le signe du salut qu’il est venir apporter à tous les hommes !

Quelle patience, quelle détermination dans le cœur de Jésus. Ses adversaires l’observent, pour pouvoir l’accuser. C’est-à-dire qu’ils l’ont déjà condamné. Spectacle dérisoire des ennemis jurés, hérodiens et pharisiens, qui s’allient pour faire périr l’envoyé de Dieu. Mais cela ne l’empêche pas de continuer sa mission, de leur tendre la main une nouvelle fois. « Lève-toi ». Jésus annonce sa mission, il dit ce qu’il est venu faire, il annonce la résurrection.

C’est aussi de nous qu’il est question ; c’est devant nous que Jésus fait avancer l’homme malade ; c’est à nous qu’il pose la question du sens du sabbat, c’est-à-dire de nos prescriptions religieuses. Comment vivons-nous les obligations ecclésiales de culte ? Que représentent pour nous les rites religieux ? Ce ne sont pas de vagues questions théoriques. Ce sont des questions concrètes comme un homme meurtri dans sa chair que Jésus place au milieu de nous.

« Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de tuer ? » La question est évidente. Ce n’est pas vraiment une question d’ailleurs, tout le monde est d’accord sur la réponse : il est évident que la Loi est soumise à la vie, que les rites sont ordonnées à la réception du salut, que les prescriptions s’effacent lorsque la vie est en jeu.

« Mais ils se taisaient ». Comme l’homme à la main desséchée, ils sont malades. Malade d’un système que l’on a vidé de son sens. Malades de la Loi de Dieu dont l’homme s’est approprié et qui en a fait une loi de mort. Elle ne peut plus faire jaillir la vie car on ne cherche plus par elle la vie que Dieu donne, mais le pouvoir qu’octroient les hommes. Ils se taisent parce que dans leur système il n’y a pas de place pour l’envoyé de Dieu. Ils ne veulent pas reconnaître en Jésus leur sauveur. L’homme est tellement plus prompt à reconnaître Dieu comme responsable de tous les maux de la terre, et tellement lent à reconnaître ses refus de laisser Dieu opérer le salut.

Jésus ne cache pas sa colère… Non pas qu’il méprise ces hommes. Jésus se désole de voir « l’endurcissement de leur cœur ». Cette expression sera employée aussi pour les disciples, elle ne fait pas de ces gens les ennemis de Jésus. Mais le Seigneur est excédé par leur hypocrisie.

Dépêchons-nous de chasser de notre vie toute hypocrisie qui nous conduit à accuser faussement Dieu, à vider nos pratiques religieuses de leur sens, ou encore à nous approprier la grâce que Dieu nous fait. Il est là celui dont Isaïe avait dit que par lui les « mains rendues mortes » par la défaite retrouveraient leur force. Il est là le médecin qui libère l’homme de son aliénation au mal. Il est là celui qui nous dit « Étends la main », et nous restaure dans notre capacité à agir selon la volonté de Dieu, qui nous fait la grâce de pouvoir travailler à la construction de son Royaume. Laissons-nous relever, et servons-le, telle est notre dignité.


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