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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

Saint François de Sales, évêque et docteur de l’Eglise,

Il y a quelques jours, en Mc 3,20-21, nous avions vu que les parents de Jésus s’étaient mis en route pour s’emparer de lui et l’arracher à l’emprise de ceux qui venaient l’écouter. Leur motivation était qu’il avait perdu la tête à se laisser déborder ainsi par la foule jusqu’à même ne plus pouvoir manger.

Ici encore, la famille de Jésus revient à la charge. On fait prévenir Jésus : « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui te cherchent. » Par deux fois, Marc insiste pour préciser que ces derniers « restent dehors », comme pour nous dire qu’ils n’ont pas encore pénétré le mystère de la personne de celui qu’ils croient connaître.
Jésus va nous révéler au contraire que faire partie de sa famille implique d’avoir accueilli le mystère de sa personne, aussi décontenançant que celui puisse être, et de ne pas l’avoir rejeté en faisant obstacle à sa mission.

Accueillir le mystère de la personne de Jésus, c’est d’abord et avant tout écouter sa Parole qui révèle qui il est : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »
L’expression « faire la volonté » est à rapprocher de la notion d’obéissance entendue dans le sens évangélique de « communion des volontés ». Et si l’on se rappelle que l’étymologie de « obéir » (oboedire) veut dire « prêter l’oreille à quelqu’un », « faire la volonté de Dieu » prend alors la coloration d’« écouter la Parole de Dieu » pour l’accueillir et l’enfanter. Il n’est d’ailleurs pas anodin que dans le parallèle de cet épisode chez saint Luc, Jésus s’exprime ainsi : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Lc 8,21). Ainsi « faire la volonté de Dieu » et « écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique » représentent, face à Jésus, une même attitude caractéristique du vrai disciple.
Nous comprenons alors que « faire la volonté de Dieu » c’est accueillir en soi la Parole de Dieu pour l’enfanter dans les cœurs. Comment ne pas penser ici à Marie tellement obéissante et docile à la Parole divine que celle-ci a pu prendre chair en elle pour être donnée aux hommes. « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1,38) En accueillant en son sein le Verbe de Dieu, Marie communiait de la façon la plus haute à la volonté divine de salut. Elle épousait la volonté du Père céleste de sauver tous les hommes.

Mais faire la volonté de Dieu, considéré en tant que Père, manifeste aussi une attitude de fils. En effet, tenir sa volonté en communion avec celle du Père céleste, n’est-ce pas l’attitude par excellence du Fils Unique ? Alors c’est bien à juste titre que celui qui fait la volonté du Père peut être déclaré « fils » du Père céleste et donc « frère » de Jésus.

« Oui, Père, que la Parole de l’évangile de ce jour pénètre au plus profond de nous-mêmes. Que son accueil nous unisse à ton Fils comme ses frères nous faisant ainsi devenir toujours plus fils à son image. Qu’elle féconde aussi la terre de notre humanité pour que par toute notre vie nous puissions la proclamer et l’enfanter dans les cœurs. Alors, nous ne risquerons plus de faire obstacle à son action mais nous collaborerons à la propager pour le salut de tous. »


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