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 - 27 mars 2024 - Saint Habib
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Homélie

mercredi, 4ème semaine du temps Ordinaire.

Jésus ne reste jamais bien longtemps au même endroit, l’annonce du Royaume le presse. Il quitte donc la maison de Jaïre et retourne dans son pays.

Nous ne savons pas explicitement s’il est amené à enseigner dans la synagogue de Nazareth même, mais les réactions à son discours montrent que ses auditeurs le connaissent très bien, lui et sa famille.

Ils le connaissent si bien que sa sagesse les étonne ! Nos familiers en seraient-ils donc nécessairement privés ? Ne peut-on être sage qu’étranger ? Ou bien ne pouvons trouver en nos proches, quoiqu’ils nous donnent à entendre ou à voir, que ce que nous savons déjà d’eux ? La question est générale et se pose aux deux termes de la relation. Jésus lui-même semble nourrir des illusions sur les siens puisqu’il s’étonne de leur manque de foi. Comme si la proximité engendrait une certaine myopie.

Pour réveiller notre acuité visuelle, pour nous faire passer d’une connaissance charnelle et vaine à la connaissance spirituelle, Jésus insiste lourdement : « un prophète n’est méprisé que dans son pays », et, ajoute-t-il, « dans sa famille et sa propre maison ». Dans nos maisons, dans nos familles, dans nos communautés chrétiennes, il y a donc des prophètes méconnus et méprisés. Chacun de nos frères est pour nous en effet un reflet du visage du Christ : le percevons-nous encore ? Si Jésus est rejeté aujourd’hui encore dans nos Nazareth, c’est en eux.

L’examen de conscience doit être fait car Jésus nous interpelle. Parmi les attitudes « scandaleuses », les propos qui nous « choquent » chez nos frères, combien sont vraiment répréhensibles ? Combien sont réellement des manquements à la vie évangélique et combien sont des appels de la grâce à sortir de nos égoïsmes, appels ignorés et rejetés ? Nous sommes si prompts à juger, si rapides à voir dans les événements la confirmation des mauvais penchants que nous croyons connaître chez nos frères, tellement enclins à jalouser aveuglément, que ces rendez-vous manqués sont nombreux.

Notre responsabilité est grande. Il y va du contre-témoignage que ces divisions intestines donnent de l’Église du Christ, mais il y va encore de l’impuissance à laquelle nous réduisons ainsi le Seigneur : « et là, il ne pouvait accomplir aucun miracle ».

Au sortir de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, cet évangile vient administrer une vigoureuse piqûre de rappel. Que la douleur du cœur de Jésus, meurtri de notre manque de foi, ravive notre désir de conversion et nous donne la force d’entrer dans la joie qu’il y a d’être unis autour du Seigneur, enfants d’un seul Père.


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