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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Notre Dame de Lourdes

Marie était invitée à Cana, pour fêter les noces d’un couple ami. Jésus est donc venu lui aussi, et ses disciples aussi. Que Jésus et Marie soient là n’est pas anodin. La fête d’un mariage est fondamentale pour l’humanité : fête de l’amour, vie partagée et donnée, famille unie pour construire des lendemains de bonheur, joie de vivre et de naître.

Mais les noces de l’humanité tournent toujours court, la joie est vite gâchée. Adam et Ève sont chassés du paradis ; le banquet à Cana finira à l’eau plate. Heureusement, les mariés ont invité Marie. Le nouvel Adam et la nouvelle Ève sont présents à la noce, le vin ne manquera pas ; Dieu vient au secours de l’humanité et montre qu’il veut lui rendre la joie de vivre.

Ce couple de Cana, empêché par la faiblesse humaine, a vu son amour transfiguré par la présence, humble et discrète, du couple mystique de Jésus et Marie. Le mariage avait lieu le troisième jour, le jour où Jésus a fait passer le monde entier sous le régime de sa résurrection.

Aujourd’hui que nous faisons mémoire de Notre-Dame de Lourdes, nous sommes particulièrement sensibles à l’attention de Marie : « ils n’ont plus de vin ». L’arche d’entrée dans le « troisième jour » est l’amour prévenant d’une mère qui ose regarder nos faiblesses en face. Quand nous employons tant d’énergie à les cacher, à les nier et à tenter de les oublier, Marie les signale pudiquement à Jésus. La journée des malades est donc la journée de l’espérance ! Quand la fête semble gâchée, elle prend un élan nouveau pour ceux qui ont invité Marie à la partager.

L’évangile nous montre également que les serviteurs doivent entrer dans cette démarche. Par leur travail, ils assurent le bon déroulement de la noce. Mais par eux-mêmes, ils n’ont aucun moyen de faire du mariage une fête réussie. Si les provisions de vin ont été mal calculées, qu’y peuvent-ils ? Pourtant Marie vient à eux, toujours discrètement, et les invite à se conformer à la volonté de Dieu. Elle rappelle qui est le vrai maître de la cérémonie et donne l’exemple de docilité dont ils ont besoin. Alors le vin coule à flots.

Sans l’avoir expérimenté, nous n’avons pas idée du vin nouveau dont Jésus veut remplir les jarres de notre humanité malade. Au point que la souffrance peut nous faire douter d’y goûter un jour. Mais à ceux qui souffrent, Marie montre le visage rassurant de son amour prévenant. Comment douterions-nous de la réussite de la fête, même si le menu n’est pas conforme à nos projets ? A ceux qui soignent, elle rappelle qu’ils doivent le faire, non pas selon leur idée, mais selon les indications de Jésus, toujours disponible pour dispenser la force et la joie de sa résurrection.

Nous célébrons aujourd’hui la victoire du ressuscité. Il a vaincu la mort, et la maladie. Il nous a donné la joie. Et par l’évangile de ce jour, il nous donne la recette pour que la noce soit réussie, pour que la célébration de l’union de Dieu et de l’humanité soit parfaite, pour que Marie et Jésus soient notre joie : il faut que nos familles soient unies. Que chacun ait la délicatesse de Marie pour désigner discrètement à Jésus les jarres vides de son frère, que chacun endosse le tablier du serviteur docile pour verser l’eau plate avec foi, que chacun ait l’humilité du marié qui reconnaît l’action de Dieu dans sa vie et rend grâce pour le miracle accompli, car il ne manque jamais de l’être.

Ainsi nous manifesterons que nous sommes le corps mystique enfanté par Jésus et Marie au sommet du Golgotha, l’Église du Seigneur. Ainsi nous entrerons dans la joie du banquet de noces qui ne finit pas.


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