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 - 26 avril 2024 - Bse Alida
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Homélie

Saint Cyrille, moine et Saint Méthode, évêque,

Après le choix des Douze, voici l’élection et l’envoi des Soixante-douze. Il n’y a pas de raison de penser que le message qu’ils ont à proclamer soit différent de celui qui avait été confié aux Apôtres. Quelle est dès lors la raison de ce nouvel appel, et pourquoi précisément soixante-douze ? Pour saisir la symbolique de ces nombres, ajoutons-les : 12 + 72 = 84, que l’on obtient également en multipliant 12 - chiffre du peuple de Dieu - par 7 - symbole de l’Alliance (nombre parfait, obtenu en ajoutant le chiffre du ciel [3] à celui de la terre [4]). Notons encore que 84 est composé de 8 et de 4, dont l’addition donne à nouveau… 12 ! Nous ne sommes pas très familiers de ce genre de manipulation des nombres, mais ce procédé était courant dans la tradition juive. L’interprétation est claire : il fallait ajouter 72 missionnaires des païens aux 12 chargés du peuple de la première alliance, pour rassembler tous les enfants de Dieu dans le nouvel Israël (le 12 final obtenu par l’addition de 8 et 4). En clair : par le choix des Soixante-douze, Jésus nous enseigne la portée universelle de l’Evangile. A travers ces privilégiés de la première heure, c’est bien sûr à tous les disciples « envoyés deux par deux devant lui » tout au long de l’histoire de l’Eglise, que s’adresse Notre-Seigneur.
« Le règne de Dieu est tout proche de vous » : avouons que nous aurions aimé en savoir plus sur le message à transmettre ; si saint Luc n’a pas jugé bon de le faire, c’est sans doute parce qu’il savait que nous aurions tous les renseignements voulus en suivant les campagnes d’évangélisation d’un des premiers et des plus illustres apôtres, dont il fut le fidèle compagnon. Il s’agit bien sûr de saint Paul dont nous avons gardé quelques lettres, adressées aux Eglises qu’il avait fondées ou visitées. La première lecture de ce jour, extraite précisément d’un de ces courriers, est particulièrement importante en ce qui concerne le kérygme - entendons : la première proclamation de l’Evangile, annoncé par la jeune Eglise en mission. La prédication semble se résumer en trois mots : « Jésus-Christ est Seigneur ! ». Ces quelques paroles résument pour l’Apôtre l’essentiel de notre foi ; aussi est-il bon de les détacher de leur contexte dans lequel elles risquent de se diluer, pour les laisser résonner en nos cœurs avec toute leur force à la fois douce et percutante : « Jésus-Christ est Seigneur ! »
Ces paroles sont douces parce qu’en invoquant le nom de « Jésus » dans la foi, nous sommes sûrs de sa présence à nos côtés. Ce Jésus est « Christ », il est l’Oint, celui sur qui repose en plénitude l’Esprit Saint. Il est le Fils bien-aimé en qui le Père a mis tout son amour (cf. Mt 17,8) et qu’il a envoyé porter à tous les hommes la Bonne Nouvelle du salut par le pardon des péchés, l’Evangile de la réconciliation universelle. Or ce Jésus-Christ, nous précise saint Paul, « est Seigneur ». Non pas « était » ou « sera », mais « est » Seigneur, une fois pour toutes. « Conduit à sa perfection par les souffrances de sa passion, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel » (He 5,9). Car « Dieu l’a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : “Jésus-Christ est le Seigneur” pour la gloire de Dieu le Père » (Ph 2,9-11).
Proclamer que « Jésus est Seigneur » signifie confesser que désormais le Fils de l’homme est intronisé dans la gloire après avoir « réduit à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le démon ; il a ainsi rendu libres ceux qui, par crainte de la mort, passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves » (He 2,15). C’est donc pour une œuvre de recréation qu’il est venu, comme le suggère encore saint Paul en faisant le parallèle entre l’irruption de la lumière dans la nuit primordiale par l’action de la Parole créatrice de Dieu (Gn 1, 3), et la descente de son Verbe-Lumière dans l’obscurité de notre chair (cf. Jn 1,14), « pour y faire resplendir la connaissance de sa gloire, qui rayonne sur le visage du Christ » (1ère lect.).
Tel est le « grand ministère, que Dieu dans sa miséricorde nous a confié » (Ibid.) : « Raconter à tous les peuples la gloire de Dieu, annoncer à toutes les nations ses merveilles. Aller dire aux nations : “Le Seigneur est roi” » (Ps 95), il règne en son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur et celui de tous les hommes. C’est en lui que « le règne de Dieu s’est fait tout proche de chacun de nous ».

« Seigneur, réveille notre courage ! En ce jour où nous célébrons la mémoire de deux fondateurs de l’Europe, Saint Cyrille et Saint Méthode, libère-nous du démon muet ! Ouvre nos lèvres que nous t’offrions le seul sacrifice qui te soit agréable : la confession du Nom de ton Fils bien-aimé Jésus-Christ notre Seigneur. Donne-nous la force de chasser résolument toute fausse honte, de ne “rien vouloir cacher, de ne pas falsifier la parole de Dieu. Mais au contraire, de manifester courageusement la vérité en ne nous proclamant pas nous-mêmes”, mais en annonçant partout où tu nous enverras : “Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père” ».


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