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 - 21 avril 2024 - Saint Anselme de Cantorbéry
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Homélie

Sainte Bernadette Soubirous,

La scène de la transfiguration que nous propose saint Marc aujourd’hui contraste vivement avec la méditation du messie souffrant que nous venons de traverser. Laissons-nous donc guider sur la montagne, lieu biblique de la révélation divine.

La rencontre a lieu « six jours après », c’est-à-dire le jour du repos sabbatique, le jour consacré à la paix, le jour où l’on se recentre sur Dieu qui seul est la vérité de nos vies. Le sixième jour est aussi le jour où Moïse fut appelé sur le sommet du Sinaï pour y rencontrer le Dieu Tout-Puissant et recevoir de lui la Loi. La date n’est donc pas anodine ; comme au jour du sabbat, comme au sommet du Sinaï, le voile qui cache la pleine réalité spirituelle du quotidien tombe un instant et révèle la grandeur du mystère vécu. Dans les tourments de la vie, la gloire de Dieu nous accompagne. La contemplation de cet évangile nous la montre.

Pour les disciples aussi, et d’abord. Eux qui découvrent peu à peu l’exigence de Jésus, les questions concernant l’identité de leur maître et le chemin que doit suivre le messie se trouvent maintenant suspendues devant l’évidence de la grandeur et de la beauté de Dieu. Il est un temps où la recherche active de Dieu doit savoir faire halte pour goûter le fruit qu’elle poursuit. Les vêtements, qui, dans la Bible, disent l’identité, apparaissent blanc, Jésus montre la dimension céleste de sa personnalité, sa divinité éclate en évidence. Demain, quand son visage n’aura plus aspect humain, ses disciples pourront se souvenir.

On rencontre aussi Moïse et Elie, la Loi et les Prophètes, qui parlent d’une seule voix. La tension et les rivalités entre la nouveauté de l’Esprit et la fidélité à la tradition des Pères, entre les prophètes et les scribes, est elle aussi, pour un moment, apaisée. Dans le débat qui anime nos âmes recherchant à correspondre le plus parfaitement possible à la volonté de notre Seigneur sur nous, il est un temps où le mystère se dévoile simplement et se donne à accueillir. Mais sans espoir de nous y installer ou de nous y complaire : il est inutile de monter des tentes.

D’ailleurs, le côté spectaculaire passe vite au second plan. La nuée est belle à voir, mais la voix qui s’y donne à entendre est seule qui compte. Et que dit-elle ? « Écoutez-le » ! Les temps de repos, les temps imposés pour se rassembler et se recentrer autour de notre Seigneur, nous permettent surtout de réapprendre à l’entendre. Là est l’essentiel.

Et, bien vite, il faut redescendre, il faut rejoindre le monde des tensions du quotidien, affronter à nouveau et encore l’adversité.

A quoi bon alors ces avant-goûts d’éternité ? Pour stimuler notre courage à la veille de monter à Jérusalem. Sans doute aussi pour nous éviter le piège d’une chronologie trop stricte. Il n’y a pas d’abord un temps pour chercher Dieu et ensuite un temps où on l’a enfin trouvé. Il n’y a pas d’abord la Croix, et enfin la gloire de la résurrection qui l’évacue et la fait oublier à jamais. Ce qui fait le repos de nos cœurs, ce n’est pas d’avoir franchi la succession des initiations et des épreuves. Le repos de nos âmes est dans la compagnie de Jésus, dans l’ouverture constante à sa présence, voilée mais glorieuse. C’est parce qu’il est auprès de nous que nos vies prennent sens.

C’est parce qu’il est près de nous que, de temps à autres, par surprise, par tendresse, Jésus nous invite subitement à gravir avec lui une haute montagne et à goûter le repos réservé aux âmes qui ont compris que Dieu seul suffit.


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