Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 7 septembre 2024 - Saint Cloud
Navigation: Homélie

 

Homélie

mercredi des Cendres.

« Revenez à moi de tout votre cœur ! », s’exclame le prophète Joël.

Il nous introduit ainsi dans le carême. Il nous rappelle que la conversion du cœur est la dimension fondamentale du temps de grâce que nous nous apprêtons à vivre. Mais il rappelle aussi la motivation de notre démarche : « Revenez au Seigneur votre Dieu car il est tendre et miséricordieux ».

Notre motivation est donc très grande, mais il nous faut prendre garde à ne pas être compté par Jésus parmi les hypocrites, c’est-à-dire parmi « ceux qui se donnent en spectacle ». La conversion authentique ne doit pas se réduire à des formes extérieures ni à de vagues dispositions intérieures : elle exige la participation et la transformation de l’existence tout entière. La conversion exige le détachement de ce qui nous retient loin de Dieu. Elle implique que nous devenions des justes.

Or cette perspective peut nous faire un peu peur. Peur de l’inconnu de la sainteté, mais surtout peur de la souffrance. La nôtre, évidemment. Notre désir de nous rapprocher de Dieu est grand, mais nos blessures sont là. Mais celle de Jésus également : avoir à contempler bientôt les plaies de notre Seigneur peut nous sembler hors de portée. Nous risquons donc d’être bloquer des deux côtés : par nos blessures qui exigent l’immobilisme et le repli sur soi, et par celles du Christ que nous savons devoir imiter.

C’est pourquoi Jésus nous vient en aide. Saint Paul l’affirme : « celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nos identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, soyons identifiés à la justice de Dieu ». Jésus n’attend pas que nous venions à lui, il vient nous chercher au cœur de nos nuits. Avant même que n’osions ouvrir les yeux sur l’itinéraire de notre carême, lui est déjà là, et il contemple nos blessures avec amour. Ne les lui cachons pas.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’un apprivoisement : nos blessures sont différentes des siennes. Les nôtres sont toujours liées au péché, de près ou de loin ; les siennes sont le fruit de l’amour. Mais justement, c’est de cette façon que l’amour de Dieu se présente à nous dans sa tendresse et dans sa miséricorde. La compassion de Dieu se révèle par l’ouverture de son cœur ouvert qui s’offre en refuge inespéré pour tous les égarés que nous sommes.

Nous le voyons, dès les premiers instants, notre méditation prend les accents du vendredi saint, tout comme l’ensemble de la liturgie de ce jour. En effet, il nous faut nous anéantir en Celui qui s’est fait obéissant jusqu’à la mort de la Croix.

Mais notre carême s’ouvre aussi par la célébration de l’eucharistie ! Le crucifié est présent, et le ressuscité aussi. Dans chaque messe, Jésus est en même temps le prêtre et la victime. En tant que victime, il rend présente sa mort, en tant que prêtre, il rend présente sa résurrection. Celui qui dit « Ceci est mon Corps » ne peut être un mort mais un vivant. Ainsi sommes-nous appelés à revivre avec lui à la vie éternelle.

Ainsi se dresse devant nous le porche d’entrée dans le carême. Il peut paraître imposant et austère. Les cendres nous rappellent notre condition humaine, elles disent que nous avons été faits de poussière et que notre existence risque de n’être qu’un souffle qui passe si nous ne la fondons pas sur le Christ.

Seules, elles seraient menaçantes. Mais l’imposition des cendres est accompagnée d’une parole : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! ». Il s’agit d’un appel à la vie ! Ces mots sont les premiers de la prédication de Jésus. Il nous rappelle dans cette formule que notre seule souffrance est d’avoir perdu le chemin de la maison du Père. Nous faisons fausse route ! Il nous faut donc travailler à reprendre la bonne direction. La prière, le jeûne et l’aumône sont les piliers de ce travail qui exige un réel effort et qui est la condition pour que la grâce que nous avons reçue de Dieu ne reste pas sans effet. Mais ne perdons pas de vue que ces trois piliers sont les fondements de l’édifice que Dieu lui-même construit, car notre plus grand travail est de nous laisser façonner par lui. C’est pourquoi l’Apôtre nous suppliait : « laissez-vous réconcilier avec Dieu ».

Le règne de la mort et du péché est arrivé à son terme. Détachons-nous de tout ce qu’il a engendré et qui en train de disparaître. Entrons maintenant dans la joie de Dieu, tournons-nous vers lui, courrons allègrement sur les chemins de l’évangile. « C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut ».


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales