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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

samedi, semaine de Carême.

Lévi est à son bureau de publicain. Il est un personnage trouble, méprisé ou envié, en tous cas marginalisé. Il ne fait pas vraiment partie du peuple, on n’aime pas avoir un publicain dans sa famille.

Ce jour-là, Jésus passe devant son bureau et l’appelle. Comme à son habitude, le texte biblique est sobre. Pas de réaction des disciples, aucun mouvement de la foule qui accompagne Jésus, aucun geste des proches de Lévi qui étaient sans doute autour de son bureau. Quand le Seigneur appelle rien, ne peut s’opposer à sa Parole. Lévi se lève et le suit.

Ce n’est pas si extraordinaire. D’autres l’ont fait avant lui : Pierre, Jean ou André. Eux non plus ne s’étaient pas fait prier ; ils avaient laissé leur travail, leurs outils de travail, leur famille, et cela sans délai. D’eux non plus on ne disait pas qu’ils étaient des gens recommandables. A croire que cela fait partie des canons de Jésus. A croire que nous avons toutes nos chances.

Pourtant certains détails évocateurs attirent l’oreille. Saint Luc dit de Lévi « l’homme se leva ». Il n’est plus un publicain, mais un homme. Il n’est plus assis mais il peut se lever, il peut retrouver sa dignité grâce à l’appel de Jésus. La guérison est en route, il abandonne sa vie de péché grâce à Jésus qui l’appelle à la vie, la vraie.

Pour radical qu’il soit, nous découvrons que l’appel de Jésus n’implique pas de marcher à sa suite. Voici en effet l’homme qui organise un grand festin dans sa maison, en l’honneur de Jésus. Les invités sont nombreux et de tous horizons. L’appel de Jésus l’a rendu maître de son domaine, capable de s’ouvrir aux autres et à Dieu lui-même, qui préside le repas. La guérison de Jésus nous rend à nouveau capables de relations justes avec nos frères et avec Dieu, elle ouvre nos maisons intérieures à la richesse et la diversité.

En partageant le même repas, on se reconnaît une proximité. Ainsi, en accueillant l’appel de Jésus, Lévi se reconnaît proche de tout homme, capable de se faire le prochain de chacun. Belle image de la maison du Père où la famille entière est rassemblée.

L’interpellation des pharisiens et des scribes semble briser l’ambiance. Ils nous rappellent que nous avons du mal à entrer dans la logique de l’Évangile et qu’il nos faut toujours tout ramener à la logique étroite de nos conventions sociales ou personnelles : Jésus ne peut pas manger avec les pécheurs puisqu’il est rabbi !

Mais Jésus ne perd pas patience. Il reprend l’explication depuis le début : nous sommes malades. Il nous faut donc un médecin qui nous guérisse. C’est pourquoi il est venu nous appeler, nous les pécheurs, car dans son appel se trouve la guérison dont les pécheurs ont besoin : la force de se tourner vers Dieu, de voir le monde avec ses yeux, d’entrer dans le cercle de sa famille ! De se convertir.


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