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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

lundi, 1ère semaine de Carême.

Jésus au désert, Jésus face au Tentateur, Jésus bientôt face à ses juges… nous sommes en terrain connu pour un carême. Et voici un évangile déroutant. Le jugement dernier ! Jésus-Christ sur le trône de majesté, Jésus en juge !

En soi, il n’y a rien de surprenant ; nous savons que sur Terre, les hommes se permettent de juger le Christ, mais qu’un jour viendra où le Christ jugera les hommes et l’histoire. Nous le disons chaque dimanche à la messe : « Il viendra de nouveau dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin ».

Mais le Christ n’est pas un juge arbitraire. Le jugement s’appuie sur des critères objectifs et connus à l’avance. Ce premier point est sans doute celui qui ancre l’évangile de ce jour dans notre carême : la contamination de l’esprit du monde instaure un sentiment d’impunité, même parmi nous. Les arguments sont légions : tout le monde le fait, il faut vivre avec son temps, l’Église doit évoluer, etc. Mais les commandements de Dieu n’en demeurent pas moins en vigueur ; même si nous les oublions, ils ne sont pas abrogés. Il est donc bon de se remettre devant l’exigence de Dieu. Elle est l’exigence de l’amour certes, mais exigence d’autant plus forte qu’elle est celle de l’amour !

Ensuite il est à noter que les critères de Jésus n’ont rien à voir avec un moralisme ou un formalisme quelconque. A ceux qui ont bien agi, on ne demande pas leurs motivations. Il n’est même pas question de Dieu dans les paroles de Jésus ! Il ne parle que des « petits ». Au point que certains des élus sont surpris de la récompense : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? Tu avais donc faim ? ». Cela nous enseigne que le chemin du Christ passe désormais et pour toujours par les hommes. Il y a entre le Roi du jugement dernier et les petits qui partagent notre quotidien une relation de fraternité si forte que ces derniers deviennent un lieu de rencontre avec le Christ. L’accent est clairement mis sur nos responsabilités terrestres. On n’entre pas au paradis pour avoir vécu la tête dans les nuages, mais pour avoir partagé avec tous, dans la charité. C’est à l’amour que nous avons les uns pour les autres que nous sommes reconnus comme disciples de Jésus.

Reste que l’idée d’un juge suprême décidant du sort de chacun, même au nom du bien réalisé, semble mal correspondre à la découverte de Jésus Miséricordieux. Remarquons cependant ce que fait ce juge. N’est-ce pas un simple constat ? Il met d’un côté les brebis, de l’autre les chèvres. Décide-t-il qui est chèvre ou qui est brebis ? C’est tout le contraire, puisque par cet évangile, il nous prévient de qui arrive aux chèvres et de leur façon de raisonner. Ainsi, si nous négligeons ses commandements, si nous négligeons les moyens que l’Église met à notre disposition pour nous rapprocher de lui, si nous gaspillons le temps de la miséricorde qui nous est donné, nous prendrons des habitudes de « chèvres » jusqu’à leur ressembler et partager leur sort…

Ce carême nous invite donc à ajuster le cap. Il n’est pas toujours simple de le discerner, mais notre chemin de sainteté se découvrira à nous dans la prière. A force de contempler le Christ et à force de l’imiter dans tous les instants de notre vie, conformément à ce qu’il nous révèle de lui, nous finirons par raisonner et par agir comme des brebis, qui font le bien dans un élan naturel, qui font le bien et rien que le bien.


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