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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Sainte Françoise romaine, religieuse,

Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est avant tout le Dieu qui sauve : c’est en arrachant les siens au danger qui les menace, qu’il leur révèle qui il veut être pour eux. Cette révélation historique du dessein de Dieu suppose bien sûr que les événements de l’histoire du salut aient été interprétés comme des actions divines par l’hagiographe (auteur inspiré). Celles-ci débouchent alors sur l’Alliance, qui constitue la finalité des interventions divines.
Dire que Dieu agit dans l’histoire - celle d’Israël et la nôtre - ne signifie pas pour autant que nous n’avons qu’à attendre passivement ses interventions : le Seigneur n’agit pas sans nous ; son action en tant que « Cause première », épouse notre action humaine qui fait office de « cause seconde », à laquelle il donne une efficacité surnaturelle. Toute la Bible est jalonnée de ces interventions victorieuses de Dieu, obtenues parfois en des circonstances tragiques et par l’intermédiaire d’être fragiles, afin qu’il apparaisse clairement que c’est l’Eternel qui a agi dans la faiblesse humaine. Le livre d’Esther est un des fleurons de ces hauts-faits divins. En réponse à la foi et la prière confiante de la reine Esther, Dieu va sauver son peuple de l’extermination et retourner contre ses ennemis le châtiment qu’ils prétendaient lui infliger. Le Seigneur accomplit tout cela en utilisant les causalités naturelles - « secondes » - de manière à les faire concourir à son dessein. Autrement dit, Dieu n’intervient que rarement dans des théophanies spectaculaires, mais il rend efficace l’action de ses serviteurs, leur inspirant la bonne stratégie et leur donnant la force de la mener à bien.
Ainsi donc, nous sommes invités à prier comme si le résultat de notre entreprise dépendait entièrement de Dieu ; puis nous sommes invités à nous mettre au travail comme si le succès ne dépendait que de notre effort. Telle est la synergie féconde que le Seigneur nous propose, conduisant à une réalisation qui est à la fois entièrement de lui, et entièrement nôtre. Il est donc non seulement légitime, mais il est « juste et bon » de « demander, chercher, frapper » : « celui qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvrira » confirme Jésus. Et ne craignons pas que dans cette collaboration, le Seigneur nous trompe : il n’est pas un père indigne qui glisse un galet dans la main d’un enfant alors que celui-ci mendie un petit pain ; ni un mauvais bougre qui dépose un serpent dans le panier d’un petit qui lui demande une anguille. Même nous qui sommes mauvais, nous nous indignons de tels procédés ; a fortiori notre « Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! »
La seule condition, est que nous respections les règles de la synergie que Dieu met en place, à savoir : que nous devenions les collaborateurs de sa charité. Voilà pourquoi Jésus ajoute : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi ». C’est dans la mesure où nous donnons sans hésiter à nos frères ce que nous demandons à Dieu pour nous-mêmes, qu’il nous exaucera sans tarder. Telle est la confiance filiale que le Seigneur attend de nous, confiance qui débouche sur la fraternité universelle qu’il voudrait voir régner entre les hommes ses enfants.

« “Donne-nous un cœur pur, ô notre Dieu” (Verset de l’Evangile) afin que nous puissions discerner tes actions salvifiques au cœur de nos vies, et connaitre “la joie d’être sauvés” (Ibid.). Etablis-nous dans la ferme conviction de ta proximité bienveillante, toi “notre Père qui donne de bonnes choses à ceux qui les lui demandent”. Nous aurons alors assez de liberté intérieure pour à notre tour partager sans compter, dans la certitude que tu pourvois largement à tous nos besoins. »


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