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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 2ème semaine de Carême.

Notre marche vers Pâques avance par étapes progressives. Nous avons découvert la présence bien aimante du Seigneur à nos côtés, nous avons eu l’occasion de méditer et de contempler son visage de bonté, de découvrir l’exigence légitime de son amour pour nous.

Cette préparation nous donne spontanément un grand désir d’unir notre prière à celle de Daniel : Seigneur, comment avons-nous pu oublier tes commandements au point de les abandonner ? Tes serviteurs nous ont parlé de toi, ils nous ont rappelé tes lois, mais nous n’avons pas écouté. Oui, nous avons péché. La pénitence s’impose à nous.

Mais pénitence n’est pas accablement. « Au Seigneur notre Dieu, la miséricorde et le pardon » conclue Daniel. La miséricorde de Dieu nous a permis de voir notre péché, c’est elle encore qui nous donne de ne pas rester prostré et de nous mettre en route vers notre Pâque. Il sera fait miséricorde à ceux qui la désirent.

Mais comment la demander ? Les actes de pénitence valent-ils pour cette demande ? Quelle est la mesure ? Comment l’évaluer ? Quels actes conviennent pour quels égarements ? Les questions affluent. Les réponses aussi ! S’il parle quelques fois en paraboles codées, Jésus s’exprime aujourd’hui très clairement : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Il n’est pas question d’évaluer le mal subi (et réalisé) selon nos critères humains, par rapport à l’attitude d’autrui, ni à l’échelle d’un idéal, mais à la façon de notre Père des Cieux. Lui seul est notre référence.

La meilleure disposition pour recevoir intégralement le pardon de Dieu est donc de vivre soi-même dans le pardon. Le pardon de l’amour, celui qui va jusqu’au bout, celui qui ne pèse ni les raisons ni les circonstances. Dieu a souffert, de notre part, injustement et intensément, nous venons de le reconnaître. Irions-nous maintenant chercher si le mal que nous avons subi était motivé ou proportionné ? Ce mal appelle le pardon, rien de plus, rien de moins. Nous cherchons refuge dans la miséricorde, pour échapper au jugement qui ne manquera pas de nous condamner : irions-nous juger nos frères ? Nous méritons la condamnation : d’où nous viendrait une autorité pour condamner ?

« Pardonnez et vous serez pardonnés ». La formule ne peut s’oublier, la recette est simple. Il faut commencer par pardonner. Il n’est pas question de se demander si le premier pas reviendrait à l’offensé ou à l’agresseur, il est question de la conscience du mal fait. Là où il y a eu le mal, il doit y avoir le pardon. Que celui qui a vu le mal entre dans la démarche de pardon. « Donnez et vous recevrez ». Il n’y aucune réciprocité à attendre d’autrui. Non pas qu’elle ne peut pas venir, mais qu’elle ne doit être attendue que de Dieu. Le pardon attendu vient de lui. La vie à recevoir, lui seul la donne.

Ne limitons notre capacité à recevoir, ne limitons donc pas notre capacité à donner. « La mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous ». Cette recommandation est à lire avec la première, qui les éclaire toutes : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux ». Servons-nous de la mesure dont notre Père se sert : soyons totalement investis à donner, à pardonner, à redonner la vie. Alors Dieu pourra se montrer pour nous un Père, il pourra déployer dans toute sa profondeur et toute sa puissance son amour pour nous. Nous serons convertis. Nous serons enfin vivants.


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