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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

Veillée pascale,

Voilà ! Au terme de cette longue veillée traversant toute l’Écriture, l’alléluia de la victoire a retentit ! Le mal n’a pas eu le dernier mot, l’amour a définitivement triomphé : le Christ est ressuscité ! Le Christ est vivant et il nous appelle à vivre de sa vie.

L’évangile nous montre que la grâce inouïe de cette vie offerte nous invite à nous mettre en route vers elle, comme les saintes femmes qui ont un chemin à faire dans l’accueil de la résurrection.

Elles viennent de bon matin, elles se mettent en marche ensemble, en église. Elles apportent le bon parfum de leurs vertus, la bonne odeur de leurs efforts pour mener une vie droite et conforme au commandement de notre Dieu. Leur geste est beau et profond. Elles sont tellement attachées à leur maître qu’elles continuent de le servir après sa mort. Leurs vertus et leur amour leur ouvrent les yeux sur les réalités célestes : elles voient un ange.

Mais ces femmes sont encore prises dans les soucis du monde ancien. Elles rencontrent un ange, mais elles ne voient qu’un jeune homme, vêtu de blanc, assis à droite, dans le tombeau. A droite, c’est-à-dire du côté de la vie éternelle. En blanc, c’est-à-dire en tenue de fête. En effet, toutes les créatures célestes sont en fête aujourd’hui ! Le paradis était en souffrance, la famille de Dieu avait perdu l’un de ses membres : l’homme. Mais aujourd’hui, par Jésus-Christ, nous voici ramenés à l’immortalité, nous voici à nouveau citoyens du Ciel. La famille de Dieu est réunie et réconciliée par le sang de l’Agneau.

Tous ses enfants doivent être présents pour cette fête. C’est pourquoi l’ange précise : « allez dire aux disciples et à Pierre ». La honte d’avoir trahi pourrait en effet conduire Pierre à ne plus se considérer parmi les disciples. Il pourrait penser que l’invitation à la vie ne vaut pas pour lui. Aussi l’ange de Dieu l’invite-t-il délicatement, et particulièrement, à entrer dans la joie de Pâques.

A présent que le Christ est ressuscité, nous devons en effet radicalement changer de façon de penser et de vivre. D’ailleurs l’ange le dit aux saintes femmes : « n’ayez pas peur ». Cela ne veut pas seulement dire : cessez d’être effrayées, mais aussi : ne soyez plus soumises aux peurs qu’éprouvent ceux qui préfèrent les réalités terrestres. Ils craignent parce qu’ils veulent vivre sur la terre, ils exigent de toujours pouvoir suivre leurs propres désirs et ils ont peur qu’on les en empêche. Mais à ceux qui veulent vivre de la grâce d’être enfant de Dieu, la peur doit être étrangère.

Nous le voyons, si la victoire est acquise, le combat n’est pas terminé. En effet, saint Marc précise : « elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur ». Le Christ nous a ouvert un passage, il nous reste à présent à faire notre pâque. Il nous faut choisir la résurrection, il nous décider d’entrer dans la vie qui nous est donnée.

Cela serait facile si la résurrection n’était qu’un rêve de lendemains meilleurs, qui se réaliserait enfin. Mais Jésus appelle ses disciples à le retournée en Galilée, c’est-à-dire dans leurs lieux quotidiens. Les disciples vont donc continuer, ils vont recommencer ! Recommencer à prêcher, recommencer à guérir les malades, recommencer à marcher sur les chemins des hommes. Pourtant, plus rien ne sera comme avant. Désormais, ils sont appelés à vivre de la grâce de la résurrection, à manifester aux yeux du monde ce qu’est un fils de Dieu.

Ainsi le silence et la peur des femmes sont-ils pour nous une exhortation à prendre la parole et à agir. Par toute notre vie nous devons le proclamer : « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! ».


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