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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

2ème jour dans l’octave de Pâques. lundi

La première lecture de la liturgie de ce jour, nous propulse déjà à la fin du temps pascal, pour nous faire entendre un extrait du discours kérygmatique (première annonce de l’Evangile) que prononça Saint Pierre au matin de la Pentecôte. Il est juste et bon d’anticiper ainsi la descente de l’Esprit Saint, car lui seul peut nous introduire dans le mystère de la Pâque et nous faire discerner dans les événements advenus depuis le vendredi saint, les signes de l’irruption du Royaume.
L’exposé de Pierre demeure pour l’Eglise de tous les temps, le modèle de l’interprétation de la Résurrection, qu’elle a à présenter aux hommes pour qu’ils accèdent à la foi, et qu’en croyant, ils aient la vie en abondance.
Non, la mort de Jésus n’est pas la fin dramatique d’un illuminé qui n’a pas mesuré les enjeux politiques de son comportement : c’est « selon le plan et la volonté de Dieu que cet homme fut livré », afin qu’il manifestât par sa douce patience, l’infini amour dont le Père aime ses enfants. Si l’abandon confiant du Crucifié jusque dans sa mort nous révèle l’absolu de la filiation, le dimanche de Pâques fait éclater au grand jour l’absolu de la paternité divine : en relevant Jésus, Dieu promet d’arracher à la mort tous les hommes qu’il récapitule en lui, leur donnant part à la vie de son Fils ressuscité.
Ne croyons pas que cette interprétation soit le fruit des élucubrations de quelques disciples cherchant à tirer profit de l’échec du vendredi saint : comme le discours de Pierre le démontre, tout était annoncé dans les Ecritures. « En effet c’est de Jésus que parle le psaume de David, lui qui était prophète et savait que Dieu avait juré de faire asseoir sur son trône un de ses descendants. Il a vu d’avance la résurrection du Christ » - tout comme les autres prophètes auxquels Pierre fait allusion dans son exhortation. Notre-Seigneur lui-même, dans les rencontres postpascales avec ses apôtres, argumente toujours à partir des Ecritures pour démontrer que les événements bouleversants du triduum avaient été annoncés bien à l’avance. Bien plus, c’est à partir d’eux qu’il s’agit maintenant de réinterpréter toutes les interventions de Dieu en faveur d’Israël, afin d’y lire les signes avant-coureurs de l’événement central de l’histoire sainte : l’incarnation rédemptrice, à partir de laquelle toutes les actions salvifiques antérieures prennent leur sens et dans laquelle elles trouvent leur accomplissement.
Cette relecture cependant ne s’impose pas à nous avec l’évidence contraignante d’une démonstration mathématique : elle est offerte à notre liberté ; elle ouvre l’espace de l’option de foi. Car de même qu’à l’origine l’homme s’est librement détourné de son Créateur, c’est librement qu’il est invité à le re-choisir en « Jésus le Nazaréen, cet homme dont Dieu avait fait connaître la mission en accomplissant par lui des miracles, des prodiges et des signes au milieu de nous ».
Certes Saint Pierre affirme avec conviction : « ce Jésus, Dieu l’a ressuscité » ; encore faut-il que nous accueillons son témoignage, ainsi que celui de ceux qui ont bénéficié des apparitions du Ressuscité. Or Mattieu nous raconte dans son Evangile comment « les chefs des prêtres et les anciens » - ceux-là même qui avaient fait condamner Jésus à mort - tentent d’étouffer le récit des soldats qui gardaient le tombeau, en les soudoyant et en diffusant une version mensongère.
Jusqu’à la Parousie, « l’événement Jésus-Christ » fera l’objet de controverses passionnées, mais aussi d’interprétations délibérément mensongères ; tout cela n’empêchera cependant pas la Bonne Nouvelle de se diffuser « jusqu’aux confins de la terre » (Ac 1,8). Devant le trouble suscité par le Da Vinci Code ou l’évangile apocryphe de Judas, il est bon de réentendre Jésus ressuscité nous dire : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront ».

« Seigneur, ce n’est pas dans les élucubrations stériles, mais au cœur de notre vie quotidienne, que tu manifestes ta présence humble et discrète. Donne-nous de pouvoir la discerner ; de te voir venir à notre rencontre et d’accueillir ta salutation : “Je vous salue”. Nous pourrons alors chanter avec le Psalmiste : “Je bénis le Seigneur qui me conseille : même la nuit mon cœur m’avertit. Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable » (Ps 15). »


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