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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

mercredi, 2ème semaine de Pâques.

Ce passage d’évangile fait suite au dialogue entre Jésus et Nicodème. Après avoir critiqué le docteur d’Israël d’ignorer la renaissance par l’Esprit, Jésus lui déclare maintenant que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. »

Dieu aime le monde : voilà une affirmation majeure parce qu’elle situe Dieu et son amour comme la réalité fondatrice et absolue. Elle signifie que l’amour divin précède tout et soutient tout, un amour plénier qui ne peut que se déployer et s’exprimer dans le don de lui-même. En effet, lorsque le Père envoie le Fils, c’est Dieu qui se donne tout entier. Et ce don, s’il contient la Passion et la mort de Jésus, est entendu ici dans un sens plus large qui comprend toute la vie du Fils. L’évangéliste, en effet, ne dit pas que le Père « a livré » son Fils - verbe traditionnellement utilisé en référence à la Passion – mais qu’il l’a « donné ». Dans ce don, c’est donc toute l’œuvre du Christ qui est ici prise en compte, toute sa vie depuis sa naissance jusqu’à sa mort sur la Croix.

Mais ces versets ne se contentent pas de célébrer l’amour de Dieu qui a donné son Fils unique, ils mettent aussi en évidence le but de ce don : la vie éternelle des croyants, le salut du monde entendu comme définitif. Ressort ici de façon claire le projet de Dieu en faveur des hommes qu’il veut vivifier de sa propre vie. Dieu ne vient pas d’abord pour juger et condamner mais pour sauver. « Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour sauver le monde » déclarera Jésus, un peu plus loin dans saint Jean (Jn 12,47).
Pourtant, nous entendons aussi Jésus nous dire dans le passage de l’évangile de ce jour : « Qui croit en lui n’est pas jugé ; qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au Nom du Fils unique de Dieu. » Y aurait-il une contradiction dans les propos de Jésus ?

Il s’agit, en fait, de bien comprendre en quoi consiste le jugement dont nous parle Jésus. Dans le langage biblique, le verbe « juger » fait référence au « jugement » qui aura lieu à la fin des temps et qu’on appelle dernier : d’après la conduite des hommes, ce jugement décidera de leur accès à la vie ou de leur perte définitive.
Mais l’une et l’autre issue dépendent uniquement de la réponse de l’homme face à l’Envoyé du Père. Si l’homme répond par la foi, s’il croit en ce Fils envoyé pour son salut, il obtient comme immédiatement « la vie » : « Celui qui croit en le Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire au Fils ne verra pas la vie mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jn 3,36). Par contre, s’il refuse de croire, l’homme s’autodétermine pour la mort et c’est en ce sens qu’il est jugé. Deux caractéristiques de ce jugement apparaissent alors à nos yeux. D’une part, ce jugement n’est pas à reporter à la fin des temps, pas plus que ne l’est la possession de la vie éternelle. Tout deux sont à situer dans le présent de la réponse ou de la non-réponse de foi de l’homme lors de sa rencontre avec le Christ. D’autre part, ce jugement remis au Fils par le Père ne consiste pas en l’exercice d’un pouvoir souverain et tout-puissant, dont l’homme, fidèle ou non, se trouverait être passivement l’objet au dernier jour.

Ainsi, le jugement est le résultat immédiat de la présence devant nous de l’Envoyé du Père, présence qui ne peut laisser indifférente, présence qui oblige nécessairement à se situer : soit en faveur, soit en opposition par rapport à Jésus. Voilà ce que signifie : faire l’expérience d’une rencontre avec le Christ.
Le Fils, en tant qu’il nous révèle la plénitude de l’amour du Père, nous révèle l’absolu de la vérité divine : « Dieu est amour » (1 Jn 4,8.16). Dans la venue du Fils en ce monde, dans tout son itinéraire terrestre s’est manifesté l’amour de Dieu, son désir de salut pour tout homme. Mais c’est maintenant à ce dernier de se décider en croyant ou non en ce Fils, donné par amour. La décision de foi est l’œuvre unique attendue de l’homme dans une coopération parfaite avec l’œuvre en lui de la grâce divine.

« En ce Temps Pascal, Seigneur, tu te présentes à nous dans la lumière de ta résurrection. Sollicités et soutenus par ta grâce, tu nous appelles à venir à la lumière en nous ouvrant à la foi en la puissance salvifique de ta mort et de ta résurrection. Que notre attitude devant toi ne nous juge pas mais nous obtienne au contraire la vie éternelle et nous conduise au salut. »


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