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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

mardi, 6ème semaine de Pâques.

« Aucun de vous ne me demande : “où vas-tu ?” ». Cette question de Jésus étonne car quelques versets plus haut Pierre l’avait déjà posée : « Seigneur où vas-tu ? (Jn 13,36) » et Thomas avait même renchéri : « Seigneur nous ne savons même pas où tu vas, comment en connaîtrions-nous le chemin ? (Jn 14,5) ». Certains exégètes y voient une trace de la complexité du discours d’adieu de Jésus mais nous pouvons aussi accueillir cette redondance comme une invitation adressée aux disciples à réveiller leur désir. Jésus veut leur faire comprendre que son départ n’est pas une perte, bien au contraire. Il est mieux pour eux qu’il s’en aille car ils auront alors non seulement un défenseur mais aussi un interprète pour mieux le comprendre. En effet, ce n’est que dans l’Esprit que les disciples pourront avoir une véritable intelligence de Jésus. Mais pour que vienne l’Esprit, Jésus doit s’en aller, remonter auprès du Père.

Certes, Jésus a donné à ses disciples l’essentiel de la révélation ; mais c’est l’Esprit qui les introduira à la plénitude de sens des paroles et des gestes de Jésus. Seulement, pour accueillir cette vérité, il faut être aussi en vérité avec soi-même. Voilà pourquoi avant de conduire les disciples « jusqu’à la vérité toute entière », l’Esprit fera la vérité en eux.

Tout d’abord, l’Esprit mettra en lumière le péché du monde et les complicités des hommes avec lui : « Il dénoncera l’erreur du monde sur le péché, sur le bon droit, et sur la condamnation ». L’Esprit dévoilera le péché suprême, qui pour saint Jean est le refus de croire en l’Envoyé du Père, et qui se manifeste dans la mise à mort du Fils.

Ensuite, l’Esprit fera justice à Jésus en montrant que sa mort est exaltation à la droite du Père. Apparaîtra alors la malice de sa « condamnation » car en effet comment le Père pourrait-il accueillir auprès de lui un blasphémateur !
Cette découverte de la correspondance entre la mort de Jésus et son exaltation à la droite du Père est bien mise en lumière dans le quatrième évangile, tout particulièrement lorsque le disciple que Jésus aimait se trouve devant le tombeau vide : « Il vit et il crut » (Jn 20,8) nous dit l’évangéliste. Il voit l’absence et croit en l’exaltation du Fils de l’Homme, conformément à ce qu’avaient annoncé les Ecritures et qu’il ne comprenait pas encore (Jn 20,9).

Enfin, l’Esprit prononcera la sentence de jugement qui est la condamnation de celui qui paradoxalement croyait avoir triomphé : « Il montrera où est la condamnation, car le prince de monde est déjà condamné. »

Ce triple témoignage de l’Esprit nous pousse aujourd’hui encore à dénoncer devant le monde le péché d’incrédulité et à témoigner à notre tour que ce Jésus qui a été crucifié, a été glorifié dans sa résurrection et son ascension manifestant ainsi qu’il est bien notre Seigneur et notre Sauveur. Cependant, l’évangile nous rappelle aussi que nous ne serons crédibles que dans la mesure où nous montrerons par notre conversion que le « prince de ce monde » a été rejeté hors de nos vies.

« Que l’Esprit Saint nous libère de toutes nos complicités avec l’esprit du monde pour que nous puissions entrer chaque jour davantage dans la liberté des fils de Dieu et devenir ainsi des témoins dignes de confiance de la Bonne Nouvelle qu’ils annoncent. »


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