Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
Navigation: Homélie

 

Homélie

Saint Charles Lwanga et ses compagnons martyrs,

Connaître l’identité de notre berger est fondamental. Le troupeau, spontanément, cherche sa voix, attend ses directives. Aussi Jésus confie-t-il son Église à Pierre, qui par trois fois vient de confesser son amour et son attachement au Seigneur, et nous donne-t-il à voir en Pierre et ses successeurs ceux qui nous mènent sur les voies de l’Évangile.

La chose est connue, elle est claire. Pourtant saint Jean n’arrête pas là son récit et rapporte encore le dialogue un peu étrange qui suivit.

Pierre, ayant reçu sa mission, se retourne, comme pour se rendre présent à ceux qui vont le suivre désormais, comme pour évaluer son troupeau avant de prendre la route. Son regard tombe sur le disciple « qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus », « le disciple que Jésus aimait », celui qui a toujours trouvé refuge dans le cœur du Seigneur, celui qui a vu le côté du Seigneur s’ouvrir en flots de miséricorde.

Pierre s’inquiète : « et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? ». Par cette question, saint Pierre montre qu’il a perçu dans ce disciple un appel particulier, quelqu’un qui ne le suivra pas comme le feront les autres. En effet, ayant déjà trouvé refuge dans le cœur du Seigneur, quel itinéraire reste-t-il à parcourir pour le disciple bien-aimé ? Il n’est assurément pas une brebis comme les autres. Mais il faut tenir aussi qu’il a été vu au moment où Pierre s’est retourné vers son troupeau. Il est donc la première des brebis, celle dont Pierre doit avoir un soin particulier. Ce souci est également contenu dans la question du premier apôtre.

La réponse de Jésus est énigmatique « si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne »… L’évangéliste insiste, il n’est pas question d’âge ni d’immortalité dans cette remarque. Cherchons ailleurs. Jésus n’a certainement pas le désir que son disciple prenne une position de recul, mais il attend doute de lui qu’il prenne une position de retrait. Nous connaissons en effet l’inquiétude du Seigneur à propos de sa prochaine venue : quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi ? L’Église a donc à accomplir à la fois un travail apostolique urgent : « mais toi, suis-moi », et elle a le devoir de protéger son trésor le plus précieux, figuré par celui qui s’est « penché sur la poitrine de Jésus », par celui est entré pleinement dans le mystère de la vie filiale. L’Église doit s’ouvrir au monde pour lui annoncer la Bonne Nouvelle, mais elle doit aussi « rester », elle doit « demeurer » dans le cœur du Seigneur, près des sources d’eau vive et du torrent de la miséricorde. Elle doit s’ouvrir mais pas se disperser, elle doit se donner mais sans se perdre.

Et ainsi en est-il de chaque chrétien. Quel que soient notre mission et notre devoir d’état, il nous faut veiller au cœur de notre âme, celle qui veille dans la nuit le retour de l’époux, celle qui sera parée du diadème de la royauté restaurée. À elle le Fils de l’homme ouvrira les trésors du Ciel, les biens éternels fruits de son amour pour l’humanité.

Demain, l’Esprit de Pentecôte va nous envoyer aux quatre coins des terres que nous habitons pour y témoigner de l’amour miséricordieux de notre Père. Dans l’accueil que nous lui réservons, n’oublions pas qu’il est aussi l’Esprit qui fait de nous des fils et que là est notre trésor le plus précieux. Demandons-lui de se saisir de nous et nous faire demeurer en lui, jusqu’à ce que le Seigneur revienne.


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales