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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Homélie

lundi, 10ème semaine du temps Ordinaire,

Le temps ordinaire peut apparaître sous bien des aspects. Nous pouvons « être repartis pour un tour », dans le pire des cas, ou goûter la douceur de la promesse de Jésus : « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps », dans le meilleur des cas. Or l’Évangile de ce jour fait résonner en nos âmes la substance de la vie dans l’Esprit de Pentecôte : « Heureux, Heureux, Heureux ! ». Voilà l’invitation du Seigneur : invitation au bonheur. Voilà la promesse que Jésus réalise : il nous rend heureux. Voilà la condition de ceux qui le suivent : ils connaissent un bonheur que nul ne leur ravira.

L’enseignement de Jésus, au sommet de la montagne, porte de façon particulière. Les disciples sont autour de lui, assis, attentifs. « Heureux les pauvres de cœur ». Pour connaître le bonheur que Jésus annonce, il faut avoir exercé sa liberté en faveur du bien. Le jeune homme riche part la tête enfoncée entre ses épaules, le cœur oppressé par le poids des richesses qu’il n’a pas pu laisser. Ceux qui laissent l’Esprit de pauvreté leur faire adopter l’essentiel, et seulement l’essentiel, vont le cœur léger sur les chemins de la foi.

En effet, en Jésus, Dieu fait ce qu’il dit. Voilà la source de notre joie. Chacune des béatitudes que nous venons d’entendre ne résonne plus comme une promesse, comme un bienfait réservé à un monde futur et incertain, mais comme un acquis dont nous venons de vérifier, pendant les fêtes pascales, la force et la profondeur. Oui, nous avons été consolés, nous avons été régénérés dans la miséricorde, nous avons été réconciliés avec notre Dieu et nous sommes désormais appelés fils de Dieu ! Et aujourd’hui, transfiguré par l’Esprit de Pentecôte, rien ne pourra arrêter notre témoignage !

Certes, le futur subsiste : « il seront consolés », « ils obtiendront la terre promise ». Nous sommes encore et toujours déterminés par la tension entre le déjà là et le pas encore. Mais cette tension définit le Royaume et l’Esprit Saint nous en donne la dynamique. A ceux qui sont pauvres, qui ont perdu l’aliénant appétit de possession ; à ceux qui sont humbles, qui ont renoncé aux relations qui ne sont pas dans la vérité de Dieu ; à ceux qui ont faim et soif, qui ont rejeté toute volonté de puissance ; à ceux là qui éprouvent alors le désir de la justice de Dieu, Jésus promet qu’ils seront rassasiés. Et de la justice qu’ils recevront, ils tireront de pouvoir vivre la miséricorde, de faire des œuvres de paix, de voir Dieu face à face.

Tous ces bienfaits sont le déploiement des richesses du Royaume, le seul qui se conjugue au présent : « Le Royaume des cieux est à eux ». Certes, tout cela attire les persécutions. Mais cette charte du bonheur en Dieu révèle également les dons de l’Esprit de Sainteté. La justice habite désormais notre terre, l’humilité peut transformer nos âmes, au cœur de toute affliction la consolation de Dieu peut être rencontrée, car il est là le Paraclet, le Consolateur, le Père des pauvres.

Pendant les quarante jours après Pâques, le Seigneur nous a enseignés quotidiennement, il nous a révélé l’étendue de sa victoire : elle est totale. Avec le don de son Esprit, il nous permet non seulement d’accueillir cette victoire qui bouleverse nos vies, mais encore de l’annoncer au monde entier, pour qu’aucun de nos frères humains ne soit exclu de la Nouvelle Alliance. Alors, poussés par le feu qui a dévoré les cœurs des Apôtres aux balbutiements de l’Église, vivons notre quotidien en artisans de la paix et en messagers de la joie du Seigneur ressuscité. C’est là notre temps ordinaire.


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