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 - 14 avril 2024 - Sainte Lidwine
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Homélie

mercredi, 10ème semaine du temps Ordinaire,

Nous le savons, les discussions allaient bon train sur le compte de Jésus et sur ses dicours. Il décide alors de faire une mise au point : « ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes ». Il emploie des images simples qui visent à rassurer ceux qui l’écoutent mais qui se prennent à hésiter, entendant aussi les critiques sur son enseignement : « pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra ». De même, saint Jean rappellera la prophétie : « pas un de ses os ne sera brisé ». Le corps du Christ restera intègre, Jésus ne détériorera pas la Loi mais lui donnera une splendeur retrouvée. La moindre prescription prendra son sens, une fois mise en relation avec le Corps du Christ dans son entier.

Ce n’est pas la Loi qui est remise en question, mais le rapport à la Loi. Jésus dit qu’elle doit encore être pratiquée et enseignée ; les disciples, à la suite de saint Paul, nous diront comment. Mais pour l’heure, le Seigneur insiste pour que ses auditeurs ne se trompent pas de combat. Il y en a bien un, mais il ne consiste pas à éviter que la Loi se perde : il consiste à permettre qu’elle s’écrive en lettres de feu dans des cœurs de chair. La Loi qui importe est celle de l’Esprit. Elle ne contredit pas la Loi de Moïse, elle l’achève.

La nouveauté de l’Esprit est donc dans l’acquisition d’une vie intérieure transfigurée, d’une capacité d’aimer Dieu renouvelée. La Loi ne peut demeurer une contrainte extérieure, elle est un besoin intérieur de vivre en accord avec Dieu, redécouvert comme proche et aimant. Redécouvert comme Père. La loi intérieure est donc celle qui nous apprend à vivre comme des fils, celle qui révèle et établit notre identité par rapport à notre Père, qui intègre dans le Corps du Seigneur, qui est l’Église.

Le débat ne porte donc plus pour nous sur la façon de mettre en œuvre des prescriptions législatives mais sur la disponibilité et l’accueil que nous faisons au don de la filiation, à la grâce de vivre de la vie de Dieu. C’est à cela que l’on reconnaît les fils de Dieu : ils ont compris de l’intérieur les préceptes de la charité, ils les observent et les enseignent en paroles et en actes, ils sont disponibles à l’Esprit qui vit et agit en eux.

« Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi », c’est-à-dire celui qui rejette en paroles ou en actes le commandement de la charité fraternelle, celui qui n’en prend qu’une partie et nuit ainsi à son intégrité, « sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux ». Car l’exemple de ceux qui s’affranchissent de la loi d’amour peut faire tomber ces petits qui sont l’objet de toutes les attentions de notre Seigneur.

Que Jésus soit venu accomplir l’intégralité des commandements est source d’une grande espérance et d’un grand émerveillement. Mais cela est aussi source d’une grande exigence. Que l’Esprit des fils de Dieu s’empare de nous, renouvelle notre intériorité pour mener à bien les combats qu’il reste encore à mener pour que toute notre vie, toutes nos paroles, chantent le bonheur d’être appelés fils de Dieu, pour que notre joie et notre charité soient un enseignement sur le bonheur qu’il y a à entrer dans l’Alliance de Jésus-Christ.


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