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 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
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Homélie

Saint Jean Fisher, évêque et saint Thomas More, martyrs,

La méditation du « Notre Père » est inépuisable et pour cause : elle est la prière filiale par excellence qui résume toutes les prières chrétiennes, celles-ci ne faisant toujours qu’expliciter l’un ou l’autre de ses aspects.
La psychologie a suffisamment montré que le ministère de paternité s’exerce principalement par la parole. Prononcée comme une invitation à risquer une réponse, elle instaure le dialogue, au sein duquel l’enfant va découvrir progressivement sa capacité de réfléchir ainsi que de décider librement de soi. La responsabilité personnelle s’annonce ainsi comme une disposition de sa propre vie au cœur du réseau de relations qui en constitue la trame existentielle. Une telle découverte est source de joie, d’enthousiasme, d’émerveillement, du moins si la parole du Père accomplit son ministère, c’est-à-dire si elle éclaire l’intelligence en annonçant le vrai, et libère la volonté en accordant sa confiance. L’enfant a un immense désir de se propulser dans la vie, mais il a un besoin impérieux d’être accompagné dans ses premiers essais hésitants sur le chemin de la responsabilité personnelle.
Cette réflexion d’ordre psychologique n’a d’autre but que celui de nous faire pressentir par analogie, ce que la Parole de notre Père des cieux accomplit en faveur de ceux qui s’ouvrent à son appel. Car en Jésus, le Verbe de Dieu fait chair, c’est le Père lui-même qui nous invite au dialogue. Il nous arrache à notre narcissisme spontané, au repli fusionnel sur notre nature créée, et nous invite à oser entrer dans la liberté et la responsabilité filiales en répondant à son appel et en nous lançant sur le chemin de l’authentique vie personnelle. Jésus est la Parole de vérité qui révèle aux yeux de notre intelligence le chemin de la vie ; et l’Esprit Saint est le Feu divin qui donne à notre volonté la force de nous y engager résolument. « La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ » (Jn 1,17) nous affirme saint Jean dans le Prologue de son Evangile. Le passif renvoie vers la Source qui est au-delà de tout nom, que Jésus nous apprend précisément à nommer « Père ». Prier l’oraison qu’il enseigne à ses proches, c’est entrer dans le cercle de ses disciples : chaque Rabbi résumait en effet sa doctrine dans une brève prière, qui servait de « carte d’identité » et de « signe de reconnaissance » pour ceux qui le suivaient.
Ainsi donc, le chrétien est celui qui, s’appuyant sur la Parole de Jésus dont il a pu expérimenter la vérité, et sur l’Esprit dont il a goûté à la fois la douceur et la force, confesse Dieu comme Père et s’avance vers lui dans un élan de confiance filiale. Les sept demandes qui constituent la prière ne font qu’expliciter une seule requête, formulée dans les deux premiers mots : « Sois notre Père » que nous puissions vivre comme tes fils, à l’école de ton Fils unique et dans l’Esprit de charité. Nous nous reconnaîtrons alors unis dans une même fraternité sous ton regard, accordant notre pardon à ceux qui nous ont offensés, comme toi-même tu nous pardonnes nos péchés.

« Quelle étonnante condescendance : toi le Dieu au-delà de tout, l’Inconnaissable, tu veux être pour nous un Père ; et tu nous le fait dire par ton Fils unique, le Seigneur des seigneurs, le Roi des rois. Quelle folie d’amour de vouloir nous élever gratuitement à une telle dignité, alors que nous ne sommes qu’ingratitude, indifférence, péché ! Mais à quoi bon vouloir sonder l’abîme de ta liberté divine ? Mieux vaut nous abandonner à ton action, nous livrer entre tes mains, nous laisser façonner à ton image et à ta ressemblance par ton Fils et l’Esprit Saint. Aussi notre prière se fait-elle simple cri : “Dieu de Jésus-Christ, sois notre Père, et cela nous suffit !” »


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