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 - 16 avril 2024 - Saint Benoît-Joseph Labre
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Homélie

vendredi, 10ème semaine du temps Ordinaire,

Nous pourrions intituler cet extrait : « de la concupiscence à l’amour ». La Loi n’est pas simplement un
interdit régulateur de la vie sociale ; bien comprise, elle est un pédagogue sur le chemin de l’amour. Mais
pour cela il faut pénétrer au-delà de la lettre jusqu’à l’intention du Législateur : c’est l’exercice que Jésus
entreprend avec nous dans ces quelques versets.
L’adultère commence dans le regard qui ne voit plus dans la femme qu’un objet de plaisir ou de
consommation. L’union charnelle de convoitise ne respecte pas l’autre dans sa différence : ce n’est pas la
communion dans l’amour qui est recherchée, mais la fusion dans une jouissance narcissique qui n’honore
pas l’altérité. Voilà pourquoi le précepte de la Loi ne se présente pas sous une forme anonyme - du genre : « 
Il est défendu de commettre l’adultère » - mais sous la forme dialoguale de l’interpellation personnelle : « 
Tu ne commettras pas d’adultère ». La Parole fait surgir la Personne divine, qui nous invite à demeurer dans
la vérité des relations interpersonnelles. Elle agit comme un « glaive à deux tranchants, elle pénètre jusqu’au
point de division de l’âme et de l’esprit, des articulations et des moelles, elle peut juger les sentiments et les
pensées du coeur (He 4,12) ».
C’est précisément cette action « tranchante » que Jésus illustre de façon très imagée lorsqu’il dit : « Si ton
oeil droit est pour toi une occasion de péché, arrache-le et jette-le loin de toi. Et si ta main droite est pour toi
une occasion de péché, coupe-la et jette-la loin de toi ». Il s’agit de jeter au loin ce qui nous rapproche de
l’autre de manière captative, fusionnelle et inauthentique. Cette « mutilation » de notre concupiscence est
une condition de l’amour et donc de l’accès au Royaume.
Le refus de la part du Seigneur de la répudiation s’inscrit dans la même logique. Il s’agissait d’une
concession accordée par Moïse en raison de la dureté de coeur des fils d’Israël, c’est-à-dire de leur incapacité
d’aimer de manière vraie et durable. Emportés par leur convoitise, ils répudiaient leur femme pour
s’approprier un autre objet de désir. Pour échapper à la solitude et trouver la protection d’un foyer, la femme
répudiée était amenée à consentir aux avances d’un autre homme et à s’engager avec lui dans une union
illégitime.
La seule manière de sortir de cet engrenage inhumain, est de demeurer sous le regard de Dieu, dont la
Parole nous donne la force de nous arracher à nos passions, pour accéder à l’amour et à la maîtrise de soi,
fruits de l’Esprit Saint (Ga 5,23).


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