Les méditations
Un royaume pour les violents ?
Saint Matthieu 11, 11-15
Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu’à présent, le Royaume des cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont parlé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, le prophète Élie qui doit venir, c’est lui. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Prière d’introduction Seigneur, au moment où je m’agenouille devant toi pour te rendre hommage et te louer, je crois en ta présence ici, avec moi. J’aspire à la récompense que tu as promise à ceux qui t’aiment avec un cœur sans partage. Mon cœur est sans repos tant qu’il ne pas repose en toi.
Demande Seigneur, aide-moi à ressentir plus profondément ce que sera le ciel, la joie qui y règne , et inspire-moi la persévérance dans la prière et la grâce pour qu’un jour je puisse demeurer au ciel, dans ta gloire, pour l’éternité.
Points de réflexion
1. Il est le plus grand. Dans une phrase teintée d’admiration, le Christ fait à Jean le Baptiste le plus grand des compliments : « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, il ne s’en est pas existé de plus grand que Jean Baptiste. » Et le Christ nous dit pourquoi. Il est le dernier des prophètes, celui qui met un terme à l’âge de la loi et des prophètes. Mais il est bien davantage. Il est Elie, celui qui est envoyé avant le Messie, promis pour lui préparer la voie. Puis il ajoute, ce qui est un revirement inattendu : « Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. » Est-ce que les paroles du Christ n’éveillent pas dans nos cœurs un ardent désir du ciel ? Y a-t-il autre chose qui importe dans la vie que d’arriver là où le plus petit d’entre nous sera plus grand qu’aucun des grands de la terre ?
2. L’ardent désir du ciel. Jusqu’à quel point désire-t-on atteindre ce but final ? Notre attitude ne reflète-t-elle pas parfois celle de saint Augustin sur le chemin de sa conversion, avant qu’il n’ait reçu la grâce définitive et finale de remettre sa vie entièrement à Dieu ? Est-ce que nous ne devrions pas avouer que, comme lui, nous disons souvent à Dieu : « Seigneur, prends-moi dans ton ciel... mais pas maintenant ! » Saint Cyprien examine ce phénomène dans une de ses homélies. « Est-ce qu’il n’est pas déraisonnable de demander au Seigneur que sa volonté soit faite et de ne pas lui obéir promptement quand il nous appelle à lui, hors de ce monde ! Au lieu de cela, nous nous débattons, nous résistons comme des esclaves obstinés et nous sommes conduits en présence du Seigneur avec plaintes et lamentations, n’acceptant pas librement notre départ mais forcés par la nécessité. Et après cela, nous nous attendons à être récompensés avec tous les honneurs du ciel par celui à qui nous venons contre notre volonté. »
3. « Le royaume des cieux est assailli avec violence. » Un vrai désir du ciel est nécessaire parce qu’il n’est pas facile de l’atteindre. Le Christ nous l’assure : « Le royaume des cieux est assailli avec violence. » Que veut dire cette affirmation énigmatique ? Jésus n’entend sûrement pas contredire son nouveau commandement de l’amour. La « violence » dont parle le Christ doit s’exercer uniquement sur nous-mêmes. Il nous faut marcher dans les pas de saint Jean de la Croix : mourir à l’esprit du monde pour pouvoir gravir la montée de la sainteté. Suis-je préparé à me dessaisir de ce qui me paraît important ? Est-ce que je pense à supplier Dieu de m’accorder l’humilité ? « Que les autres soient aimés plus que moi. Que les autres soient appelés à occuper des postes et que je sois oublié. Que les autres me soient préférés en tout. Seigneur Jésus, voilà ma prière. »(Litanie de l’humilité).
Dialogue avec le Christ Seigneur, tu viens de me montrer que le ciel n’est pas pour les mous et les faibles mais pour ceux qui sont assez forts pour mourir à eux-mêmes et vivre pour toi et le salut des âmes. Aide-moi à m’affermir pour que je puisse gagner mon ciel.
Résolution Aujourd’hui, je ferai un acte d’humilité inhabituel en rendant un service au membre de ma famille qui m’est le moins sympathique.
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