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 - 14 décembre 2024 - Saint Jean de la Croix
Date : lundi 30 juin 2008
La m餩tation

 

Les méditations

La première place sinon rien

Saint Matthieu 8, 18-22

Jésus, voyant la foule autour de lui, donna l’ordre de partir vers l’autre rive du lac. Un scribe s’approcha et lui dit : « Maître, je te suivrai partout où tu iras. » Mais Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer sa tête. » Un autre de ses disciples lui dit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. » Jésus lui dit : « Suis-moi, et laisse les morts enterrer leurs morts. »

Prière d’introduction Seigneur, je crois que tu es toujours avec moi. Eclaire-moi pendant cette méditation afin que je puisse voir clairement ce que tu veux me dire. Pour te manifester mon amour je veux toujours chercher la vérité dans la prière et vivre selon cette vérité. La vie m’a appris que toi seul as les paroles de vie éternelle.

Demande Seigneur, affermis ma résolution de te suivre.

Points de réflexion

1. Ce n’est pas un lit de roses. Quelques fois on est inspiré de beaucoup faire, mais on ne consent qu’à entreprendre une partie – comme certaines personnes bien intentionnées dans l’évangile : devant l’inspiration du Seigneur de le suivre, elles manifestent des réserves. Dans le texte d’aujourd’hui nous découvrons un scribe – peut-être l’un des rares de sa profession, converti par les paroles de Jésus – qui se dit prêt à le suivre où qu’il aille. On pourrait penser que Jésus a été heureux d’avoir réussi à convertir l’un de ces scribes orgueilleux et qu’il serait moins strict avec lui. Mais Jésus lui déclare « les renards ont leur tanière et les oiseaux leurs nids, mais le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête. » Jésus ne voulait pas de disciples poussés par un moment d’émotion, enflammés rapidement mais aussi vite éteints. Il voulait des personnes qui savaient ce qu’elles faisaient. Il parle de croix à porter (Matthieu 8, 38). Il parle de se placer au-delà des liens les plus agréables de la vie (Luc 14, 26). Il demande de tout donner aux pauvres (Matthieu 19, 21). Il dit toujours : « Oui, je sais que ton cœur te conduit vers moi mais « m’aimes-tu assez pour cela ? » L’Evangile est un message radical et les disciples du Christ, doivent bien connaître leurs priorités.

2. Si vous ne laissez pas père et mère… Après le départ du scribe, abattu, incapable d’accepter les conditions contraignantes de Jésus, nous rencontrons un autre homme qui désire enterrer son père avant de suivre Jésus. Bien des commentateurs ont essayé d’expliquer cette contradiction apparente du discours de Jésus. Peut-être que le commentaire le plus pertinent vient de A.J.Wendt qui voit dans l’expression « je dois aller enterrer mon père » quelque chose qui n’a pas besoin d’être fait immédiatement mais plutôt « je te suivrai un jour, quand mon père sera mort et que je serai libre de le faire. » En fait il repoussait le fait de suivre Jésus de plusieurs années. Jésus connaissait le cœur de l’homme et il savait bien que si l’homme ne le suivait pas sur le moment, il ne le ferait jamais. Souvent nous vivons des moments où nous sommes appelés à des choses plus hautes et nous les laissons passer sans agir.

3. Tout ou rien. Notre Seigneur montre clairement ce qu’implique de le suivre. La vérité est qu’être chrétien n’est ni facile ni confortable : cela demande de s’oublier soi-même et de placer Dieu avant tout. Notre loyauté et notre fidélité à la mission que Dieu nous a donnée devraient nous permettre de surmonter tous les obstacles que nous rencontrons. Il ne faut jamais regarder en arrière. Le Seigneur est à nos côtés. Ces récits sur lesquels nous avons réfléchi nous montrent que suivre le Christ, c’est le suivre sans conditions. Pouvons-nous répondre à l’invitation du Christ par « je te suivrai à condition que… » ? Si c’était le cas, nous serions dans la même situation que ces disciples de bonne volonté mais qui se trompent. Jésus n’accepte pas une seconde place dans nos vies. C’est tout pour Jésus ou rien.

Dialogue avec le Christ Tu sais bien, Seigneur, comme j’ai peur de t’offrir un chèque en blanc sur ma vie et de t’inviter à faire de moi ce que tu veux : sans liens ni conditions à tenir. Mais je sais que c’est ce que tu me demandes. J’ai peur de l’inconnu. J’ai peur de perdre ce qui m’entoure, ce à quoi je suis attaché, mon confort. En toute franchise ce dont j’ai le plus peur c’est de perdre le contrôle sur ma vie. Voilà pourquoi il est si difficile de te suivre sans regarder en arrière. Voilà pourquoi je ne suis qu’à moitié ta volonté. Pourtant me voilà à nouveau, Seigneur, faisant de mon mieux pour te donner tout – sans rien garder. Je te demande de guider ma vie. Accorde-moi la foi et la confiance dont j’ai besoin pour ne jamais craindre l’avenir. Si je te possède, cela me suffit.

Résolution Je vais examiner ma conscience et voir si je me laisse détourner de mon engagement envers le Seigneur par les soucis ou le confort du monde. Si oui je ferai ce qu’il faut pour rectifier mon chemin.



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