Les méditations
Discours de la Cène : la tristesse des disciples sera changée en joie
Evangile selon St Jean, chapitre 16, 20-23
À l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira. Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de son angoisse, dans la joie qu’elle éprouve du fait qu’un être humain est né dans le monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous n’aurez plus à m’interroger. Amen, amen, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera. En ce jour-là, vous n’aurez plus à m’interroger. »
Prière d'introduction
Bénis, Seigneur, ceux qui me persécutent, sauve-les de la prison de leur ignorance, de leur volonté corrompue et de leur cœur enténébré. Tu as vaincu le mal, le péché et la mort. Fortifie ma foi, afin que je puisse Te rendre gloire et briller de ta lumière dans un monde de ténèbres.
Demande
Seigneur Jésus Christ, rends-moi la joie d'être sauvé, malgré l'opposition des ennemis, et protège-moi du péché.
Points de réflexion
1. Le chrétien à l’épreuve de la persécution. Lors de la dernière Cène, qui s’étend, dans l’évangile selon St Jean, des chapitres 13 à 17, notre Seigneur Jésus Christ prévient les disciples qu’ils auront à souffrir, s’ils restaient fidèles à la Parole de Dieu et à leur vocation. "Le disciple n’est pas plus grand que son maître ; s’ils m’ont persécuté, vous aussi, ils vous persécuteront" dit-il un peu avant (Jn 15,20).
Là où le chrétien souffre, le monde se réjouit, inconscient du drame dont il représente le scénario. Soit il refuse l’Evangile du Christ, soit il exprime son indifférence comme Galion, le proconsul impérial, en Grèce, mentionné dans les Actes des Apôtres (cf. Ac 18,12) ; ainsi l’exprime l’apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens : "Alors que les Juifs réclament les signes du Messie, et que le monde grec recherche une sagesse, nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les peuples païens" (1 Co 1, 22-23).
Tandis que Gallion était indifférent aux questions religieuses et ouvert à la question de la vérité et du droit, les Juifs se sont paradoxalement révélés comme les principaux opposants du Christ. Dieu a-t-il été remplacé par l’autorité des chefs religieux ? N’auront-ils pas fait de leur système religieux un dieu, source de la vérité et critère du bien et du mal ?
2. La joie purifiée. La femme qui enfante ne se souvient pas de ses douleurs d’enfantement : il ne reste plus que la joie d’une nouvelle vie. Cela est une image du disciple du Christ qui souffre par le fait de son témoignage. Il se fait de nombreux ennemis lorsqu’il sème la parole de Dieu dans les âmes. Mais une fois qu’une nouvelle conversion éclot dans le monde, tout le peuple des baptisés se réjouit.
Qui souffre fait l’expérience de l’humilité de notre condition de vie et sait apprécier davantage la beauté humaine et surnaturelle de la création et de l’action de Dieu. Le Chrétien, ressuscité avec le Christ et en qui le Christ vit, comme c’était le cas de saint Paul (cf. Ga 2,20), qu’a-t-il encore à craindre ? Ailleurs, Paul reconnaît qu’il considère tout comme de la balayure, toutes les richesse de la terre comme de la paille emportée par le vent en comparaison du trésor spirituel et humain qu’il a découvert dans le Christ (cf. Ph 3,8).
Ce qui est incompréhensible à notre cœur obscurci, devient lumineux à celui qui a fait l’expérience de l’amour. Celui qui se sait aimé et qui a découvert l’amour est tellement comblé, que son rapport envers le monde est transformé : il ne tient plus à la possession de richesses, à la revendication de ses droits ou à la satisfaction de ses intérêts particuliers, car il n’en a plus besoin. Le moindre de ces biens lui paraîtra comme une surabondance de dons.
3. Présence du Christ. "Votre joie, personne ne vous l’enlèvera" (Jn 16,22). Ce que Jésus promet, Paul l’exprime dans sa lettre aux Romains, alors qu’il a déjà enduré de nombreuses épreuves : "qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? l’angoisse ? la persécution ? ?" (Rm 8,35). La présence du Christ est tellement forte à celui qui lui ouvre sa vie, son âme, son c ?ur, que rien ne pourra l’ébranler. Il est comme un arbre planté au bord d’un ruisseau qui donne du fruit en son temps (cf. Ps 1) ; il est comme la maison construite sur le rocher et qui résiste aux flots et à l’inondation sans s’effondrer (cf. Mt 7,25).
Notre Seigneur se donne à nous comme intercesseur et comme médiateur entre Dieu le Père et nous- "(?) si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera" (Jn 16,23). Cette promesse exprime la miséricorde qu’éprouve le divin cœur de Jésus à l’égard de notre souffrance : il nous aime et il fait tout pour que nous en voyions les signes. Il nous donnera même sa mère comme médiatrice auxiliaire, pour garantir que nous ne nous découragions pas. Maintenant c’est à nous de croire en sa promesse. Ouvrons les yeux, ceux de la foi.
Dialogue avec le Christ
Je Te rends grâce, Seigneur, pour tous les dons que tu m'as faits et avec lesquels Tu combles Ton Eglise. Je Te promets ma fidélité à Ta Parole, à Tes pasteurs et à tous mes frères et sœurs qui croient en Jésus Christ.
Résolution
Je prie aujourd'hui en particulier pour les chrétiens persécutés et je m'informe sur la situation de l'Eglise.
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