Les méditations
Malédiction aux villes qui ne se sont pas converties
Evangile selon St Matthieu, chapitre 11, 20-24
Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties :
« Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que les gens y auraient pris le vêtement de deuil et la cendre en signe de pénitence.
En tout cas, je vous le déclare : Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous, au jour du Jugement.
Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville subsisterait encore aujourd’hui.
En tout cas, je vous le déclare : le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi, au jour du Jugement. »
Prière d'introduction
Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits,
sur la lyre à dix cordes et sur la harpe, sur un murmure de cithare.
Tes oeuvres me comblent de joie ; devant l’ouvrage de tes mains, je m’écrie :
« Que tes oeuvres sont grandes, Seigneur ! Combien sont profondes tes pensées ! » Ps 91, 2-6
Demande
Seigneur, donne-moi la foi, afin que je reconnaisse Tes oeuvres dans ma vie.
Points de réflexion
1. Dieu présent parmi nous. Lorsque Jésus visite une ville, il apporte la grâce de Dieu, la paix, la clarté. Il opère des miracles comme signe de la pitié de Dieu envers le genre humain, surtout envers ceux qui souffrent. Il porte la lumière de Dieu aux hommes souvent enlisés dans leurs péchés ou dans leurs malheurs.
Son message, à nous, aujourd’hui comme il y a deux mille ans et tout au long de l’histoire est le même : Dieu est présent et il vous aime. Dieu est présent dans ces oeuvres sacrées de l’Eglise (par exemple la liturgie), qui enrobent comme un baume nos âmes desséchées, il soigne les blessures morales et affectives par les oeuvres de charité corporelle et spirituelle de tant de consacrés et de chrétiens dévoués, il guérit les plaies et élève l’existence par les sacrements. Par ses miracles, Jésus veut susciter la foi, c’est à dire ouvrir le regard surnaturel sur la présence et l’action de Dieu dans notre vie. En suis-je conscient ?
2. Quel accueil réserver à Jésus ? Les avertissements de Jésus que nous pouvons entendre ne proviennent pas d’une susceptibilité irritée. "Malheureuse es-tu, Corazine ! ?" est une alerte, non une menace. Son message de paix n’est pas passé. L’idolâtrie et la lutte pour le pouvoir et la richesse sont dans l’air. Pour se préserver des conséquences néfastes, le peuple doit se convertir à Dieu.
L’idolâtrie se traduit habituellement dans l’abus des biens de la création, expédiant le Créateur en marge de la vie, ou en dehors de celle-ci. Ceci engendre un culte, que ce soit celui du corps, des plaisirs sensuels, ou celui de l’esprit qui cherche à dominer. La conscience, dans laquelle la sagesse et la loi divines sont inscrites de manière indélébile (en vertu de notre être "humain"), aveuglée par un comportement perverti, parvient à considérer les biens comme "occasion de péché", ce qui engendre soit une inimitié avec la création qu’il faut par conséquent dominer (l’abus), soit une inimitié avec Dieu et le refus de tout repère moral : le relativisme athée. Dieu devient obstacle à la réalisation personnelle, et l’ennemi de nos âmes devient l’ami à écouter et à suivre.
Pour que l’appel de Jésus puisse être écouté, nous devons ouvrir nos coeurs et nous purifier de nos penchants mauvais et de nos préjugés qui mettent en échec le regard surnaturel. Nous devons approfondir la foi avec laquelle nous recevons sa Parole, actualisée par le magistère de l’Eglise, ainsi que ses dons sacrés qu’elle administre.
3. Le jour du jugement. Tandis qu’en cette vie nous avons le malheur de pécher et d’étouffer notre conscience en nous justifiant ( jugeant en bien ou en mal contre le gré de Dieu), le jour du jugement réduit nos jugements à ce qu’ils sont vraiment : il les éclaire de la Vérité et du Bien de Dieu lui-même.
Tandis qu’en cette vie nous voulons subordonner le message du Christ à nos critères humains, sociaux, politiques, économiques, scientifiques ou psychologiques ? et amener notre Jésus à se prosterner devant l’homme, au jour du jugement nous aurons à nous prosterner devant Dieu : et c’est à cela que Jésus veut aboutir par son ministère, car le jour du jugement est sur le point d’être arrivé : "Voici maintenant que ce monde est jugé ; voici maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors ?" (Jn 12,31).
Notre vie sur terre a pour but de nous préparer à cette ultime rencontre avec Dieu : nous serons jugés sur l’amour. Tout le bien qu’on aura fait et tout l’amour porté pour Dieu et pour nos frères et soeurs pèsera sur la balance contre les accusations du Mauvais, qui accuse nos péchés jour et nuit devant Dieu (cf. Ap 12,10). Maintenant il me revient à moi d’opter pour Dieu et pour ce qu’il fait savoir à ma conscience.
Dialogue avec le Christ
Jésus, viens dans ma vie, que je sois témoin de ta Miséricorde en ce monde. Agis en moi et fais grandir la foi, l'espérance et l'amour de Ta présence et de Ton action qui prépare le jour de Ton retour.
Résolution
Lecture d'un texte du Magistère de l'Eglise : Catéchisme de l'Eglise Catholique, un extrait d'encyclique, homélie ou audience papales, par exemple sur le site internet du Vatican (http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2012/index_fr.htm)
Cette méditation a été écrite par