Les méditations
Parabole du juste qui se fait prier longtemps
Evangile selon St Luc, chapitre 18, 1-8
Jésus disait une parabole pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ’Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ’Je ne respecte pas Dieu, et je me moque des hommes, mais cette femme commence à m’ennuyer : je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse me casser la tête.’ »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge sans justice ! Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. Mais le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur terre ? »
Prière d'introduction
Seigneur, entends ma prière ; dans Ta justice, écoute mes appels, dans Ta fidélité réponds-moi. N’entre pas en jugement avec Ton serviteur : aucun vivant n’est juste devant Toi. (Ps 142, 1-2).
Demande
Seigneur, donne-moi de Te connaître et de T'aimer chaque jour un peu plus. Louange à Toi.
Points de réflexion
1. Avec sa parabole, Jésus nous exhorte à la prière. Parfois nous concevons la prière comme un rituel mécanique, attendant de Dieu qu’il réponde comme un distributeur automatique de boissons. La parabole nous montre au contraire Dieu comme un interlocuteur, dont le coeur et l’âme se laissent émouvoir ; I Il se laisse saisir par l’insistance et par l’attitude de celui qui fait la demande : son humilité, sa confiance et sa persévérance font preuve de l’honnêteté et de la profondeur de la demande.
La prière, en effet, est un rapport interpersonnel entre moi et Dieu le Père, par l’intermédiaire de Jésus et sous la motion de son Esprit. Et cet Esprit nous apprend à prier comme il faut (cf. Rm 8,26-27), nous ouvre le coeur à la transcendance et à la foi qui est un regard "surnaturel". Que voit-on dans ce monde surnaturel ? Que ne voit-on pas ! Dieu le Père qui nous aime. Si même l’impie se laisse convaincre, combien plus le Père des Miséricordes ne se penchera-t-il pas sur nous, le coeur rempli de sollicitude.
2. Le drame de notre prière est que nous ne savons pas comment prier et que nous ne nous dirigeons pas suffisamment vers le Père, en passant par le Fils, à l’écoute de l’Esprit. Nous ne nous tournons pas vers Marie, elle qui a su accueillir la Parole et qui, sans la sans la tache du péché originel, intercède pour nous au Ciel. Pour prier, le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous présente cinq voies ou voix de prière.
Dans une relation entre personnes éduquées, l’attention envers l’autre est le critère principal. Celui-ci s’exprime par certaines formes pour s’adresser à l’autre : se dire bonjour, échanger (parler), écouter (poser des questions), demander (s’il vous plaît), remercier... En effet, dans la prière, cela s’appelle "louange" (1) - bonjour Seigneur, quelle belle journée ! Qu’elle serve à Ta joie ; je raconte ce qui est arrivé, ce qui m’interpelle ou me tracasse ; et je pose des questions ou demande un conseil : l’intercession (2), en priant à l’intention de mon prochain, pour ses besoins. L’adoration (3) est l’attitude d’un cœur qui contemple et écoute ce que le Seigneur dit à travers sa Parole, la Sainte Ecriture, ou dans les événements de la vie quotidienne : je lis, je réfléchis en présence de Dieu ce que peut signifier une situation ou une inspiration. La demande (4) exprime la confiance dans le Seigneur et ma dépendance radicale (de racine) de Lui : Lui est à l’origine des conditions de vie dans lesquelles je me trouve - y compris mes dispositions intérieures ; c’est Lui qui, par sa grâce, touche les cœurs et débloque les impasses. Enfin, lorsque je bénéficie d’un bienfait de la part de Dieu, comme enfant bien élevé, je dis le mot magique : MERCI. L’action de grâce (5) est l’attitude spirituelle qui reconnaît la gratuité de tous les biens que nous avons reçus , y compris ceux qui ont demandé un effort ou qui constituent une épreuve.
3. La prière engendre la foi ; elle est un indice de ma confiance en Dieu et montre le stade de ma vie de relation avec Dieu. La réponse à mes difficultés se trouve, plus que dans les moyens techniques, les systèmes et les bonnes résolutions, dans un rapport vivant avec Dieu, qui peut très bien mettre à l’épreuve ma patience, pour vérifier la foi, pour exercer plus en profondeur mon amour. La foi est en définitive un rapport de prière continue et perpétuelle.
La question de Jésus "le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur terre" entend réveiller notre âme du sommeil, en nous défiant par l’exercice de la prière. La vie spirituelle est à entretenir quotidiennement, à approfondir et à faire grandir ; elle est une option personnelle, car on ne peut pas prier "par procuration" ; elle doit devenir "foi" et être élevée à l’amour. Ainsi notre âme parviendra à sa maturation, pour porter du fruit de sainteté, c’est à dire, une plus grande ressemblance à Dieu. Aussi, par l’action coordonnée entre la grâce et la liberté, acquerra-t-elle une consistance que la mort ne pourra détruire : elle sera une source jaillissante en vie éternelle.
Dialogue avec le Christ
Seigneur, je T'adore de tout mon coeur. Tu m'as donné de Te connaître plus personnellement en cette méditation. Aide-moi à grandir dans l'habitude de la prière.
Résolution
Je ferai une prière d'intercession pour les besoins de mon prochain, dans une "visite à Marie" (la vénération d'une image ou icône de la Vierge).
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