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 - 15 avril 2024 - Saint Paterne
Date : dimanche 17 mars 2013
La m餩tation

 

Les méditations

Jésus et la femme adultère : « Va, et ne pèche plus »

Evangile selon St Jean, chapitre 8, 1-11

Jésus s’était rendu au mont des Oliviers ; de bon matin, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner.
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, qu’en dis-tu ? »
Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol.
Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. »
Et il se baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol.
Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui.

Prière d'introduction
Avant de descendre au temple pour enseigner Ta parole, Jésus, Tu as passé la nuit en prière ; je veux T’accompagner dans Ton union d’âme et de coeur avec le Père pour retenir la leçon de miséricorde et accueillir Ta lumière dans ma conscience.

Demande
Permets, Seigneur, que Ta miséricorde m'éclaire et que j'en devienne un témoin lumineux, crédible, enviable. Donne-moi envie de grandir dans l'Evangile.

Points de réflexion

1. Dans son enseignement au temple, Jésus n’attire pas uniquement l’appréciation bienveillante de ses auditeurs, mais fait souvent aussi les frais de la jalousie des « autorités religieuses », scribes et pharisiens. Puisque Jésus les dépasse en taille spirituelle et morale, ils lui tendent un piège : à l’égard d’une femme prise en flagrant délit d’adultère, faut-il appliquer la loi de Moïse ou non ? L’obéissance à cette loi remettrait en cause sa prédication sur le royaume de Dieu et sur sa nouvelle loi de l’amour. Ce maître non autorisé osera-t-il alors enfreindre la loi mosaïque ? La question cherche à prouver l’incompatibilité entre la loi révélée à Moïse et et la grâce et la vérité révélées par le Christ (cf. Jn 1,17) et à remettre en cause Jésus lui-même, que tant de fidèles suivent.
Jésus a-t-il aboli la loi de Moïse, la remplaçant par le commandement de l’amour ? Si saint Paul affirme que la justice ne vient plus de son obéissance à la loi de Moïse, mais de sa foi en Jésus Christ (cf. Ph 3,9), il nous met en garde devant la justice auto-proclamée et devant le légalisme qui rend les coeurs aveugles... En effet, les adversaires du Christ sont désarmés devant la déclaration : « celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre » : le dilemme tendu au Christ se retourne contre eux. Alors nous non plus, ne mettons pas Dieu à l’épreuve.

2. En guise de réponse, Jésus s’était penché, dans un premier temps, vers le sol pour tracer, sans dire un mot, des lettres dans le sable. Loin d’être un remplissage littéraire privé de sens (comme pour dire : « laissez-nous tranquilles »), ce geste exprime une réponse prophétique : le doigt de Dieu inscrit sa loi dans nos coeurs. La loi vient de Dieu, non pas des hommes. Cette expression non verbale ratifie une sorte d’intériorisation de la loi, passant de la loi positive (« il est écrit ») à une loi intérieure non moins exigeante : « Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir » (Mt 5,17). Cette intériorisation de la loi avait souvent été annoncée et exigée par les prophètes et une nouvelle alliance était promise : "Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur coeur » (Jr 31, 33, cf. Ez 36, 26-27). Le critère de décision ne doit plus être la lettre de la loi, mais la voix de Dieu qui résonne dans la conscience (cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique, 1776). Ici aussi on peut dire que la droiture de la conscience ne vient pas des hommes, mais de la foi en Jésus.

Le renoncement des anciens de lancer des pierres sur la femme adultère faisait preuve d’une certaine honnêteté de conscience. Leur aveuglement n’était que relatif. Le drame qui fond aujourd’hui sur nous est d’avoir perdu le sens du péché et que souvent notre choix d’agir « selon la conscience » jaillit d’un autre type d’aveuglement, lorsque nous jetons nos pierres sur la génération précédente (par exemple les 68-ards) et sur leur conscience. La doctrine de la dialectique de l’histoire, qui présume l’opposition entre les générations comme unique cause du progrès, et dont nous devenons inconsciemment les disciples, s’érige en une nouvelle loi qui est pire que l’ancienne. « Agis selon ta conscience » (qui a été la devise de la génération révolutionnaire) caricature l’intériorisation et mène à une profonde méfiance sociale qui, à son tour, est palliée par une exubérante création de lois positives qui alourdissent nos relations et font le procès à la Parole de Dieu. Alors, ne jugeons pas, et nous ne serons pas jugés (cf. Lc 6,37)

3. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus ». Quelle parole de consolation ! On aimerait bien l’entendre plus souvent dans notre monde. On aimerait bien qu’elle soit appliquée dans les tribunaux, dans la presse, dans les instituts financiers, ces mondes qui "pardonnent" les arrogants, en raison de "tolérance", d’égalitarisme ou de raisons psychiatriques, et condamnent les plus faibles et démunis ou ceux qui renoncent à l’agressivité.
Cette parole de Jésus nous engage à pardonner d’une part, et à nous convertir d’autre part. A rentrer dans le nouveau monde de la miséricorde divine annoncé par Isaïe (cf. Is 43, 18) : dans le désert du péché et de la loi qui le sanctionne, un fleuve de la miséricorde et de l’amour divins féconde la terre aride, des âmes enlisées dans le péché. A sortir de nous-mêmes et de notre péché pour accueillir les fleuves de la miséricorde de Dieu et pour la faire fructifier à l’égard de nos frères pas plus pécheurs que nous.

Dialogue avec le Christ
Seigneur, Tu ne condamnes pas le pécheur que je suis, mais Tu m'appelles à la conversion et à la miséricorde. Délivre-moi de l'habitude viciée que j'ai de juger et de condamner mon prochain, tout en excusant ma propre faute. Pardon et miséricorde, voilà ce dont je Te supplie.

Résolution
Pour toute critique (pensée) contre un prochain, trois observations bienveillantes.



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