Les méditations
Jésus est l'Epoux qui apporte la joie et la nouveauté
Evangile selon St Luc, chapitre 5, 33-39
On disait un jour à Jésus : « Les disciples de Jean jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, tes disciples mangent et boivent ! »
Jésus leur dit : « Est-ce que vous pouvez faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? Mais un temps viendra où l’Époux leur sera enlevé : ces jours-là, ils jeûneront. »
Et il dit pour eux une parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau ajouté, qui vient du neuf, ne s’accordera pas avec le vieux.
Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues.
Mais il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves.
Jamais celui qui a bu du vieux ne désire du nouveau. Car il dit : ’C’est le vieux qui est bon.’ »
Prière d'introduction
Seigneur, ta parole est feu qui consume et transforme, elle est lumière qui éclaire ma vie, mes pas. Dans ce temps de prière, qu’elle m’introduise dans ta vie intime et dans la communion de l’amour trinitaire. Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Demande
Dieu, crée pour moi un cœur pur, restaure en ma poitrine un esprit ferme (Ps 51, 12). Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier (Lc 5,12).
Points de réflexion
1. Lectio : Dans la Lectio sur le texte parallèle chez Mt (9, 14-17, 6 juillet 2013), nous avons considéré la première partie du passage, à la lumière de la communion de vie avec le Christ dans l’Église. La deuxième partie (vv. 36-39) de notre passage est enchâssée dans une discussion plus longue entre Jésus et les hommes de son temps. Pour eux, Jésus semble transgresser les lois et les prescriptions sacro-saintes du peuple d’Israël. Il propose, par ses paroles et son comportement, une rupture inacceptable. Si nous lisons avec attention cette deuxième parabole, l’accusation paraît bien fondée. Si Jésus enseigne une doctrine nouvelle (cf. Mc 1,27), il représente en même temps le vêtement neuf, le vin nouveau qui ne peut être mélangé avec ce qui est vieux. Cependant, Jésus n’est pas le maître de la division, mais de la conversion et, pour cela, il va nous proposer aux versets 38-39 deux principes fondamentaux du christianisme : pour accueillir chaque jour la Bonne Nouvelle, il nous faut un cœur nouveau ; en plus, elle n’est pas Bonne, parce qu’elle est nouvelle ou vieille, elle est Bonne parce qu’elle est vraie et conforme à la promesse de Dieu. De même qu’un vin vieux est agréable au palais, la Bonne Nouvelle que Jésus nous apporte est un vin délicieux pour nos âmes. Jésus rassemble en lui l’ancien et le nouveau, car « tout a été créé par lui et pour lui » (Col 1,16). Il porte la loi à sa plénitude, « car Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la Plénitude et par lui à réconcilier tous les êtres pour lui » (Col 1,19).
2. Meditatio : chaque vendredi, la liturgie des heures nous invite à méditer le Ps 51, qui nous rappelle que « l’appel du Christ à la conversion continue à retentir dans la vie des chrétiens ». Le catéchisme nous dit que le lieu principal de la conversion première et fondamentale est le baptême. Mais la conversion dans la vie chrétienne est une « tâche ininterrompue ». Dieu nous invite à le recevoir avec un cœur transformé par sa grâce, chaque jour. Cette disposition d’âme nous ouvre les yeux pour découvrir que le Seigneur aime les surprises et non la routine. Un journaliste qui demandait à Mère Teresa ce qu’elle changerait dans l’Église, a reçu cette réponse étonnante : « vous et moi ». À la base de cette affirmation se trouve la logique de la conversion continuelle, car le bon vin de Dieu ne change pas, il est fidèle à ses promesses. Mais pour goûter ce bon vin, il nous faut chaque jour un cœur pur, un cœur nouveau. « Du vin nouveau, il le faut mettre en des outres neuves » (Lc 5,38).
3. Contemplatio : Dieu, qui par son amour nous a créés et par sa miséricorde nous a rachetés, veut mettre chaque jour dans notre poitrine un cœur nouveau, un esprit ferme, pour que nous aimions le monde et nos frères comme il les aime, pour que nous pardonnions comme lui, notre Père, nous pardonne. Mais c’est seulement en sa présence, dans la présence du médecin de notre âme, que peut avoir lieu le pardon de nos péchés et cet échange des cœurs, don de sa miséricorde. « Chaque chose commence dans ta miséricorde et finit dans ta miséricorde ».
Dialogue avec le Christ
(Oratio) Seigneur, par ta venue parmi nous « ce qui est vieilli et vétuste est près de disparaître » (He 8,13). Mais parfois je suis la logique de celui qui trouve sa sûreté dans un mode de vivre acquis. Mes jugements et mes actions ne sont pas toujours conformes à ta volonté, parce qu’elle n’est pas le fondement de ma vie. Seigneur, donne-moi un cœur nouveau, je veux me soumettre à cet échange des cœurs qui a lieu chaque jour dans la prière, dans les sacrements, dans la vie de l’Église. Tu es l’Image du Dieu invisible (cf. Col 1,15), je veux que, par cet échange, le Père contemple ton image en moi.
Résolution
(Actio) Pour montrer à Dieu que je suis prêt à avoir un cœur nouveau chaque jour, faire quelque chose de bon et de différent dans ma relation avec lui ou avec mon prochain (faire une visite au Saint-Sacrement dans une Église, sourire et saluer un mendiant, appeler un ami en difficulté, etc.).
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