Les méditations
« Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté »
Evangile selon St Luc, chapitre 11, 29-32
Comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.
Prière d'introduction
Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange. Gloire au Père et Fils et au Saint Esprit, au Dieu qui est qui était et qui vient pour les siècles des siècles. Amen !
Demande
Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne. Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés (Ps 50).
Points de réflexion
1. Jésus dit qu’il sera signe pour cette génération, comme Jonas l’a été pour les Ninivites. Joseph Ratzinger dans « La mort et l’au-delà » explique cette réponse du Christ : « Dès l’époque de la première tradition, la signification de cette réponse n’était plus tout à fait claire. Matthieu l’explique par la mort et la Résurrection de Jésus, apparemment préfigurées par le destin de Jonas, qui séjourna trois jours et trois nuits dans le ventre d’un poisson. Luc par contre compare directement la génération de Jésus aux Ninivites, qui ne reçurent d’autres signes que le prophète lui-même et son appel à la pénitence. Il y a bien des raisons de croire que c’est là le sens premier. Quoi qu’il en soit, les deux courants ont en commun deux éléments : le signe de Jésus, c’est Jésus lui-même, et en même temps et de son chef, il consiste dans l’offre de son message. Or ce message est un appel à la pénitence dans l’immanence du salut et du jugement ». Si l’on s’en tient à la version de Luc, selon J. Ratzinger, le signe reçu est Jésus et l’appel à la conversion. Nous même, en ce début de Carême nous sommes comme les Ninivites et la génération de Jésus : la voix de Dieu retentit au milieu de nous, là où nous sommes, pour nous appeler à la pénitence. L’appel de Dieu précède la conversion de l’homme.
2. On peut se demander quelle différence il y a entre les Ninivites et les contemporains de Jésus. Face au même signe vu dans sa plénitude, (Jonas n’est qu’une figure du Christ) pourquoi les uns accueillent-ils la conversion et les autres non ? Dans ce même livre, Ratzinger continue en disant : « La grâce inattendue et imméritée de la ville pécheresse consiste en ce que, malgré son oubli de Dieu, le prophète est envoyé pour lui révéler son destin et lui offrir une chance de repentir. L’invraisemblable se produit : la ville fait pénitence, et ce qui est plus invraisemblable encore et immérité, après comme avant, c’est que la ville est épargnée. La pénitence elle-même apparaît ici comme la grâce, d’une part parce qu’elle est offerte, de l’autre parce qu’elle est acceptée ». Selon J. Ratzinger, la question sur l’accueil de la conversion se rapporte donc à celle de l’accueil de la grâce. Ce temps de Carême est un temps où la grâce de Dieu nous précède et nous accompagne. La voix de Dieu cherche la réponse de l’homme. Cette réponse nous pouvons la donner, car c’est le Christ qui l’a déjà dite pour nous, tout au long de sa vie « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté » (Ps 39). Le Christ nous a sauvés. L’œuvre de Dieu est accomplie. Nous sommes immergés dans la grâce, dans le don que Dieu fait de lui-même. Laissons-nous saisir par cet appel !
Dialogue avec le Christ
Merci, Seigneur, car tu viens à ma rencontre, tu m’appelles et tu mets en moi ton Esprit, pour répondre à l’appel de notre Père.
Résolution
Redire plusieurs fois dans la journée, au travail, à la maison, dans la rue, dans un moment de fatigue ou de joie, avant de dormir « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté ».
Cette méditation a été écrite par Jeanne Mendras, consacrée de Regnum Christi