Les méditations
Oeil pour oeil, dent pour dent.
Saint Matthieu 5, 38-42
Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous avez appris qu’il a été dit : Oeil pour oeil, dent pour dent. Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. Donne à qui te demande ; ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter. »
Réflexion
1. Ce passage d’évangile est tout à fait d’actualité. Aujourd’hui, chaque chrétien pourrait le traduire comme ceci : celui qui te critique, respecte-le et fais-lui confiance ; celui qui te vole, propose-lui le double et fais-lui en cadeau ; celui qui veut mettre ton entreprise en difficulté, ne le combats pas en fraudant et offre-lui une part de tes bénéfices ; ta voisine qui te dérange pour t’emprunter un oeuf, salue-la comme si de rien n’était et donne-lui ce dont elle a besoin ; au lieu d’insulter le voyou du quartier, recommande-le dans tes prières et offre-lui un sourire. Tous les jours nous avons de multiples occasions de mettre cet évangile en pratique. Et s’il est impossible de le faire à la lettre faisons-le en esprit : rendons le bien pour le mal et l’amour pour la haine.
2. Dans ce récit, Jésus a fait preuve d’imprudence. Il prend des risques en prêchant de la sorte car ses contemporains pourraient le prendre pour un idiot ou pour un naïf. Aujourd’hui, beaucoup de personnes, y compris des chrétiens, pèchent en exerçant une bonté prudente. Nous cherchons à faire le bien sans prendre de risques. Si quelqu’un nous fait du tort, peut être bien que nous prierons pour lui, nous lui tendrons la main quand il en aura besoin mais… lequel d’entre nous risquerait de nouveau sa confiance à quelqu’un qui l’a trahie ? La réponse est : Jésus. Nous sommes invités à l’imiter. Aimer en vérité ne signifie pas avoir le coeur tranquille parce que nous savons donner sans rien espérer en retour. Aimer signifie se comporter envers les autres et même envers Dieu en se rendant vulnérables, en s’impliquant réellement dans la vie des autres et même dans la vie de ceux qui nous persécutent, nous maltraitent ou nous injurient. Bien plus que les clous des soldats ou le bois de la croix, c’est cet amour pour les autres, cette douleur d’amour, qui a crucifié Jésus-Christ. L’évangile est radical et le fait d’aimer l’est aussi. La douleur est la pierre de touche de l’amour, souffrir pour les autres, nous sacrifier pour eux, voilà le barême qui mesure notre amour. N’ayons pas peur de nous sacrifier pour Jésus car chaque fois que nous souffrons pour Lui, c’est une déclaration d’amour.
3. "Ce n’est que si nous aimons Dieu, Jésus-Christ, plus que nous-mêmes que nous serons capables d’aimer notre prochain en vérité et de sacrifier notre égoïsme pour la cause du Règne." (Lettre du Père Martial Maciel,L.C. du 2 mai 1954)
"Votre coeur doit être grand ; mais sachez que cette grandeur ne s’obtient qu’en cultivant la générosité, l’abnégation, le sacrifice. Pour avoir un coeur comme celui du Christ, il est nécessaire de lutter et de souffrir, mais de lutter et de souffrir sans lâchetés, sans trêves, sans découragements ; lutter et souffrir pour le bien des autres avec persévérance, même si on nous paie mal, même si on ne nous comprend pas, si on ne nous remercie pas, même si le bien que nous faisons ne sert qu’à nous attirer la critique et la persécution de nos ennemis..." (Lettre du 12 mars 1947)
Prière
Jésus, libère mon cœur de toute rancœur et rend-le généreux afin d’aimer tous ceux qui m’entourent.
Résolution
Etre spécialement aimable avec quelqu’un que je traite d’habitude avec indifférence.
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