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 - 23 novembre 2024 - Saint Clément Ier
Date : dimanche 6 mars 2005 | Lire l'Evangile dans son contexte
La m餩tation

 

Les méditations

Ouvrons les yeux !

Saint Jean 9, 1-41

En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l’action de Dieu devait se manifester en lui. Il nous faut réaliser l’action de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle, et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie : Envoyé). L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. Ses voisins, et ceux qui étaient habitués à le rencontrer - car il était mendiant - dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? » Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. » Mais lui affirmait : « C’est bien moi. » Et on lui demandait : « Alors, comment tes yeux se sont-il ouverts ? » Il répondit : « L’homme qu’on appelle Jésus a fait de la boue, il m’en a frotté les yeux et il m’a dit : ’Va te laver à la piscine de Siloé.’ J’y suis donc allé et je me suis lavé ; alors, j’ai vu. » Ils lui dirent : « Et lui, où est-il ? » Il répondit : « Je ne sais pas. » On amène aux pharisiens cet homme qui avait été aveugle. Or, c’était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. A leur tour, les pharisiens lui demandèrent : « Comment se fait-il que tu voies ? » Il leur répondit : « Il m’a mis de la boue sur les yeux, je me suis lavé, et maintenant je vois. » Certains pharisiens disaient : « Celui-là ne vient pas de Dieu, puisqu’il n’observe pas le repos du sabbat. » D’autres répliquaient : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? » Ainsi donc ils étaient divisés. Alors ils s’adressent de nouveau à l’aveugle : « Et toi, que dis-tu de lui, puisqu’il t’a ouvert les yeux ? » Il dit : « C’est un prophète. » Les Juifs ne voulaient pas croire que cet homme, qui maintenant voyait, avait été aveugle. C’est pourquoi ils convoquèrent ses parents et leur demandèrent : « Cet homme est bien votre fils, et vous dites qu’il est né aveugle ? Comment se fait-il qu’il voie maintenant ? » Les parents répondirent : « Nous savons que c’est bien notre fils, et qu’il est né aveugle. Mais comment peut-il voir à présent, nous ne le savons pas ; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour s’expliquer. » Ses parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. En effet, les Juifs s’étaient déjà mis d’accord pour exclure de la synagogue tous ceux qui déclareraient que Jésus est le Messie. Voilà pourquoi les parents avaient dit : « Il est assez grand, interrogez-le ! » Pour la seconde fois, les pharisiens convoquèrent l’homme qui avait été aveugle, et ils lui dirent : « Rends gloire à Dieu ! Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. » Il répondit : « Est-ce un pécheur ? Je n’en sais rien ; mais il y a une chose que je sais : j’étais aveugle, et maintenant je vois. » Ils lui dirent alors : « Comment a-t-il fait pour t’ouvrir les yeux ? » Il leur répondit : « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous m’entendre encore une fois ? Serait-ce que vous aussi vous voulez devenir ses disciples ? » Ils se mirent à l’injurier : « C’est toi qui es son disciple ; nous, c’est de Moïse que nous sommes les disciples. Moïse, nous savons que Dieu lui a parlé ; quant à celui-là, nous ne savons pas d’où il est. » L’homme leur répondit : « Voilà bien ce qui est étonnant ! Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. Comme chacun sait, Dieu n’exauce pas les pécheurs, mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, il l’exauce. Jamais encore on n’avait entendu dire qu’un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance. Si cet homme-là ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils répliquèrent : « Tu es tout entier plongé dans le péché depuis ta naissance, et tu nous fais la leçon ? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu’ils l’avaient expulsé. Alors il vint le trouver et lui dit : « Crois-tu au Fils de l’homme ? » Il répondit : « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? » Jésus lui dit : « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit : « Je crois, Seigneur ! », et il se prosterna devant lui. Jésus dit alors : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Des pharisiens qui se trouvaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent : « Serions-nous des aveugles, nous aussi ? » Jésus leur répondit : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais du moment que vous dites : ’Nous voyons !’ votre péché demeure. »

Prière d’introduction Seigneur Jésus, je me mets en ta presence ce matin : je me trouve sur ton chemin, tel l’aveugle-né. Je n’ai besoin de rien te demander, Seigneur, car tu vois tout, tu sais tout. Tu as vu cet homme aveugle et tu es venu à son secours. Tu vois mes faiblesses, mes maladies spirituelles, mes épreuves et tu viens à mon secours. Seigneur, j’ai confiance en toi. J’ai confiance en ton amour.

Pétition Seigneur, fais que je voie !

Points de réflexion

1. “Va te laver à la piscine de Siloé.” Dans ce récit, l’aveugle ne demande rien à Jésus, c’est le Christ qui prend l’initiative. À chaque fois qu’il met en oeuvre son pouvoir de guérison, le Messie exerce et révèle sa mission de rétablir l’humanité dans sa dignité première. Il fait donc de la boue avec sa salive, en enduit les yeux de l’aveugle et l’envoie se laver à une source. L’aveugle reconnaît son besoin de guérison, il se lave à la source et recouvre la vue comme aux premiers jours de la création. L’aveugle-né, qui deviendra par la suite un disciple de Jésus, souligne nos besoins de guérison à nous tous. Comme pour l’aveugle-né, Jésus vient à notre rencontre et se tient prêt à nous guérir de tous nos maux. Ce temps de Carême est le temps de la purification, de la guérison, par excellence. Est-ce que je reconnais mon besoin de guérison ? Quelle partie de moi-même suis-je prêt à exposer à la guérison ? Est-ce que j’ai la ferme intention de faire ce que le Christ, par l’intermédiaire de l’Eglise, m’invite à faire pour cela ? Ai-je l’humilité de me reconnaître pécheur et, avec un cœur contrit, rechercher le pardon dans le sacrement de la réconciliation ?

2. “Ainsi donc ils étaient divisés. ” Les réactions et les jugements de l’entourage de cet homme sont sombres et pleins de contradictions. Jésus suscite des questions, des controverses, des prises de positions. C’est un récit plein d’ironie sur l’illogisme de ceux qui s’opposent au bon sens et à la foi au Christ. Depuis deux mille ans, les hommes réagissent de ces différentes manières face au mystère du Christ et il nous est facile de transposer ces réactions à notre époque, à notre propre expérience. Les parents de l’aveugle ne veulent pas répondre aux questions des juifs pour ne pas se compromettre. Comme beaucoup de chrétiens de tous les temps, ils se défilent : ils se rallient aux autorités de l’époque de peur d’être exclus comme ceux qui se sont ralliés au Christ. Au fur et à mesure de la discussion, l’entourage devient de plus en plus malveillant. Les voisins ont au début mouvement de curiosité sympathique. Ils constatent la guérison mais ne veulent pas aller plus loin, pour ne pas se compliquer la vie. De leur côté, les autorités qui prétendaient tout connaître de la Parole de Dieu, et qui se croyaient solidement établis dans la vérité, se bouchent les yeux et les oreilles. Les pharisiens sont si sûrs de leur ‘savoir’ qu’ils en viennent à nier l’évidence. Ils s’accrochent à leur suffisance et à leur refus de remettre en question leur système doctrinal établi. Ils commettent ainsi le péché de refuser la foi et de demeurer volontairement incroyant. Et nous, sommes nous à la recherche de la vérité ? Ou restons-nous bloqués sur nos ‘certitudes’ ? Sommes-nous avides de connaître davantage, d’ouvrir les yeux ?

3. “Je suis venu en ce monde pour une remise en question. ” C’est le paradoxe du message évangélique. Le ‘péché’ n’est pas là où les pharisiens le mettaient, eux qui méprisent l’homme qu’ils jugent ‘tout entier plongé dans le péché depuis la naissance.’ L’aveuglement n’est pas non plus là où ils le mettaient : ce sont eux qui sont aveugles, qui refusent de voir ce qui est pourtant évident devant leurs yeux. Jésus leur fait remarquer que ce n’est pas Dieu qui les condamne, de l’extérieur, mais ce sont eux-mêmes qui se sont condamnés, de l’intérieur. Comme toujours, le jugement ne vient que sanctionner ce que nous avons choisi librement. Déjà à Nicodème, Jésus avait prévenu : « Qui refuse de croire est déjà condamné ...le jugement le voici : les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière. » (Jean 3, 18-19) Alors que les pharisiens se sont enfermés dans leur incroyance, l’aveugle, lui, n’a cessé d’avancer dans sa foi. Une fois de plus, Jésus prend l’initiative et vient le trouver. La rencontre personnelle avec le Christ aboutit à une profession de foi. Le pauvre malheureux, aveugle depuis de longues années, puis rejeté par les siens, à trouver le seul vrai bonheur : le Christ. Comme les premiers chrétiens persécutés, comme les chrétiens de tous les temps, l’aveugle guéri poursuit seul sa démarche pour enfin reconnaître Jésus. Jésus nous incite, nous aussi, à choisir. Et son avertissement est sévère : il affirme avec force que ceux qui ‘ont vu le signe’ sont ‘inexcusables’ de ne pas croire : ‘puisque vous voyez, votre péché demeure.’

Dialogue avec le Christ Seigneur Jésus, tu m’as ouvert les yeux ! Tu m’as fait le don de la foi. Tu m’as donné l’Eglise comme guide. Aide-moi à voir l’évidence de ta présence dans ma vie. Je veux rester en ta présence tout au long du jour, dans cette amitié personnelle, intime, que tu offres à ceux que tu aimes et qui savent te reconnaître. Garde-moi tout près de ton cœur, Seigneur, et aide-moi à y rapprocher d’autres, qu’ils découvrent aussi ta douceur, qu’ils soient guéris par toi, qu’ils trouvent la joie.

Résolution Je trouverai une occasion aujourd’hui pour témoigner de ma foi en Jésus-Christ.



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