La messe expliquée
Le signe de la croix
Après avoir vénéré l’autel par un saint baiser, le prêtre célébrant gagne le siège de présidence et salue l’assemblée. Il introduit la célébration par le signe de croix que tous les fidèles tracent sur eux-mêmes. Comme on aimerait que ce geste soit posé avec ampleur et solennité ! Il est si souvent, hélas, esquissé mesquinement, de manière hâtive et machinale.... Or c’est notre grande marque d’appartenance au Seigneur. Nous sommes signés. Nous nous drapons dans la Croix du Christ comme dans le vêtement de notre salut. C’est le premier geste que l’Église pose sur le catéchumène : elle lui signe les yeux, la bouche, les oreilles... ; elle le signe tout entier. Au début de la messe ce signe nous rappelle ce que nous sommes venus célébrer : le sacrifice de la croix rendu sacramentellement présent.
En se signant le prêtre dit « au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Cette parole rappelle bien évidemment le baptême (cf Mt 28,19). L’expression « au Nom de... » ne doit pas tromper. En français courant elle veut dire « à la place de... » ou « de la part de... ». Or ce n’est pas du tout ce qu’elle signifie en français théologique ! Le prêtre ne baptise pas « de la part de la Sainte Trinité ». Nous ne célébrons pas l’Eucharistie, par délégation en quelque sorte, à la place de la sainte Trinité qui aurait dû momentanément s’absenter !... Bien au contraire par cette parole nous signifions que la liturgie nous plonge dans la vie trinitaire, nous retrempe à notre baptême.
Qu’il importe de porter attention à ce geste magnifique et à cette parole initiale de notre célébration ! Ce sont des baptisés qui célèbrent ; c’est la famille de Dieu qui est convoquée au Repas du Seigneur.