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 - 28 mars 2024 - Saint Gontran
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Fides et Ratio

Chapitre 3 : Intellego ut credam

Avancer dans la recherche de la vérité

24. L’évangéliste Luc rapporte dans les Actes des Apôtres que, durant ses voyages missionnaires, Paul arriva à Athènes. La cité des philosophes était remplie de statues représentant différentes idoles. Un autel frappa son attention et, saisissant aussitôt cette occasion, il définit un point de départ commun pour lancer l’annonce du kérygme : « Athéniens - dit-il -, à tous égards vous êtes, je le vois, les plus religieux des hommes. Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j’ai trouvé jusqu’à un autel avec l’inscription : "Au dieu inconnu". Eh bien ! ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l’annoncer » (Ac 17,22-23). A partir de là, saint Paul parle de Dieu comme créateur, comme de Celui qui transcende toute chose et qui donne la vie à tout. Il continue ensuite son discours ainsi : « Si d’un principe unique il a fait tout le genre humain pour qu’il habite sur toute la face de la terre, s’il a fixé des temps déterminés et les limites de l’habitat des hommes, c’était afin qu’ils cherchent la divinité pour l’atteindre, si possible, comme à tâtons et la trouver ; aussi bien n’est-elle pas loin de chacun de nous » (Ac 17,26-27).

L’Apôtre met en lumière une vérité dont l’Eglise a toujours fait son profit : au plus profond du cœur de l’homme sont semés le désir et la nostalgie de Dieu. La liturgie du Vendredi saint le rappelle aussi avec force quand, invitant à prier pour ceux qui ne croient pas, elle nous fait dire : « Dieu éternel et tout-puissant, toi qui as créé les hommes pour qu’ils te cherchent de tout leur cœur et que leur cœur s’apaise en te trouvant ».22 Il y a donc un chemin que l’homme peut parcourir s’il le veut ; il part de la capacité de la raison de s’élever au-dessus de ce qui est contingent pour s’élancer vers l’infini.

De plusieurs façons et en des temps différents, l’homme a montré qu’il sait exprimer cet intime désir. La littérature, la musique, la peinture, la sculpture, l’architecture et tous les autres produits de son intelligence créatrice sont devenus des canaux par lesquels il exprime les aspirations de sa recherche. La philosophie, de façon particulière, a épousé ce mouvement et a exprimé, avec ses moyens et selon les modalités scientifiques qui lui sont propres, ce désir universel de l’homme.

25. « Tous les hommes aspirent à la connaissance »,23 et l’objet de cette aspiration est la vérité. La vie quotidienne elle-même montre que chacun éprouve de l’intérêt pour découvrir, au-delà du simple ouï-dire, comment sont vraiment les choses. L’homme est l’unique être dans toute la création visible qui, non seulement est capable de savoir, mais qui sait aussi connaître et, pour cela, il s’intéresse à la vérité réelle de ce qui lui apparaît. Personne ne peut être sincèrement indifférent à la vérité de son savoir. S’il découvre qu’il est faux, il le rejette ; s’il peut, au contraire, en vérifier la vérité, il se sent satisfait. C’est la leçon de saint Augustin quand il écrit : « J’ai rencontré beaucoup de gens qui voulaient tromper, mais personne qui voulait se faire tromper ».24 On pense à juste titre qu’une personne a atteint l’âge adulte quand elle peut discerner, par ses propres moyens, ce qui est vrai de ce qui est faux, en se formant un jugement sur la réalité objective des choses. C’est là l’objet de nombreuses recherches, en particulier dans le domaine des sciences, qui ont conduit au cours des derniers siècles à des résultats très significatifs, favorisant un authentique progrès de l’humanité tout entière.

La recherche réalisée dans le domaine pratique est aussi importante que celle qui est faite dans le domaine théorique : je veux parler de la recherche de la vérité sur le bien à accomplir. Par son agir éthique, en effet, la personne qui suit son libre et juste vouloir s’engage sur le chemin du bonheur et tend vers la perfection. Dans ce cas, il s’agit aussi de vérité. J’ai déjà exprimé cette conviction dans l’encyclique Veritatis splendor : « Il n’y a pas de morale sans liberté. [...] S’il existe un droit à être respecté dans son propre itinéraire de recherche de la vérité, il existe encore antérieurement l’obligation morale grave pour tous de chercher la vérité et, une fois qu’elle est connue, d’y adhérer ».25

Il est donc nécessaire que les valeurs choisies et poursuivies dans la vie soient vraies, parce que seules des valeurs vraies peuvent perfectionner la personne en accomplissant sa nature. Cette vérité des valeurs, l’homme la trouve non pas en se renfermant sur lui-même mais en s’ouvrant pour l’accueillir également dans les dimensions qui le dépassent. C’est là une condition nécessaire pour que chacun devienne lui-même et grandisse comme personne adulte et mûre.

26. La vérité se présente initialement à l’homme sous une forme interrogative : la vie a-t-elle un sens ? quel est son but ? A première vue, l’existence personnelle pourrait se présenter comme radicalement privée de sens. Il n’est pas nécessaire d’avoir recours aux philosophes de l’absurde ni aux questions provocatrices qui se trouvent dans le livre de Job pour douter du sens de la vie. L’expérience quotidienne de la souffrance, la sienne propre et celle d’autrui, la vue de tant de faits qui à la lumière de la raison apparaissent inexplicables, suffisent à rendre inéluctable une question aussi dramatique que celle du sens.26 Il faut ajouter à cela que la première vérité absolument certaine de notre existence, outre le fait que nous existons, est l’inéluctabilité de notre mort. Face à cette donnée troublante s’impose la recherche d’une réponse complète. Chacun veut - et doit - connaître la vérité sur sa fin. Il veut savoir si la mort sera le terme définitif de son existence ou s’il y a quelque chose qui dépasse la mort ; s’il lui est permis d’espérer une vie ultérieure ou non. Il n’est pas sans signification que la pensée philosophique ait reçu de la mort de Socrate une orientation décisive et qu’elle en soit demeurée marquée depuis plus de deux millénaires. Il n’est donc pas du tout fortuit que, devant le fait de la mort, les philosophes se soient sans cesse reposé ce problème en même temps que celui du sens de la vie et de l’immortalité.

27. Personne ne peut échapper à ces questions, ni le philosophe ni l’homme ordinaire. De la réponse qui leur est donnée dépend une étape décisive de la recherche : est-il possible ou non d’atteindre une vérité universelle et absolue ? En soi, toute vérité, même partielle, si elle est réellement une vérité, se présente comme universelle. Ce qui est vrai doit être vrai pour tous et pour toujours. En plus de cette universalité, cependant, l’homme cherche un absolu qui soit capable de donner réponse et sens à toute sa recherche : quelque chose d’ultime, qui se place comme fondement de toute chose. En d’autres termes, il cherche une explication définitive, une valeur suprême, au-delà de laquelle il n’y a pas, et il ne peut y avoir, de questions ou de renvois ultérieurs. Les hypothèses peuvent fasciner, mais elles ne satisfont pas. Pour tous vient le moment où, qu’on l’admette ou non, il faut ancrer son existence à une vérité reconnue comme définitive, qui donne une certitude qui ne soit plus soumise au doute.

Au cours des siècles, les philosophes ont cherché à découvrir et à exprimer une vérité de cet ordre, en donnant naissance à un système ou à une école de pensée. Toutefois, au-delà des systèmes philosophiques, il y a d’autres expressions dans lesquelles l’homme cherche à donner forme à sa propre « philosophie » : il s’agit de convictions ou d’expériences personnelles, de traditions familiales et culturelles ou d’itinéraires existentiels dans lesquels on s’appuie sur l’autorité d’un maître. En chacune de ces manifestations, ce qui demeure toujours vif est le désir de rejoindre la certitude de la vérité et de sa valeur absolue.

Les différents visages de la vérité de l’homme

28. Il faut reconnaître que la recherche de la vérité ne se présente pas toujours avec une telle transparence et une telle cohérence. La nature limitée de la raison et l’inconstance du cœur obscurcissent et dévient souvent la recherche personnelle. D’autres intérêts d’ordres divers peuvent étouffer la vérité. Il arrive aussi que l’homme l’évite absolument, dès qu’il commence à l’entrevoir, parce qu’il en craint les exigences. Malgré cela, même quand il l’évite, c’est toujours la vérité qui influence son existence. Jamais, en effet, il ne pourrait fonder sa vie sur le doute, sur l’incertitude ou sur le mensonge ; une telle existence serait constamment menacée par la peur et par l’angoisse. On peut donc définir l’homme comme celui qui cherche la vérité.

29. Il n’est pas pensable qu’une recherche aussi profondément enracinée dans la nature humaine puisse être complètement inutile et vaine. La capacité même de chercher la vérité et de poser des questions implique déjà une première réponse. L’homme ne commencerait pas à chercher ce qu’il ignorerait complètement ou ce qu’il estimerait impossible à atteindre. Seule la perspective de pouvoir arriver à une réponse peut le pousser à faire le premier pas. De fait, c’est bien ce qui arrive normalement dans la recherche scientifique. Quand un savant, à la suite d’une intuition, se met à la recherche de l’explication logique et vérifiable d’un phénomène déterminé, il est convaincu dès le commencement qu’il trouvera une réponse et il ne cède pas devant les insuccès. Il ne juge pas inutile son intuition première seulement parce qu’il n’a pas atteint l’objectif ; avec raison il dira plutôt qu’il n’a pas encore trouvé la réponse adéquate.

La même chose doit valoir aussi pour la recherche de la vérité dans le domaine des questions ultimes. La soif de vérité est tellement enracinée dans le cœur de l’homme que la laisser de côté mettrait l’existence en crise. En somme, il suffit d’observer la vie de tous les jours pour constater que chacun de nous porte en lui la hantise de quelques questions essentielles et en même temps garde dans son esprit au moins l’ébauche de leurs réponses. Ce sont des réponses dont on est convaincu de la vérité, notamment parce que l’on constate qu’en substance elles ne diffèrent pas des réponses auxquelles sont arrivés beaucoup d’autres. Certes, toute vérité acquise ne possède pas la même valeur. Cependant, la capacité que l’être humain a de parvenir, en principe, à la vérité est confirmée par l’ensemble des résultats atteints.

30. Il peut être utile, maintenant, de faire une brève allusion aux diverses formes de vérité. Les plus nombreuses sont celles qui reposent sur des évidences immédiates ou qui sont confirmées par l’expérience. C’est là l’ordre de vérité de la vie quotidienne et de la recherche scientifique. À un autre niveau se trouvent les vérités de caractère philosophique, que l’homme atteint grâce à la capacité spéculative de son intelligence. Enfin, il y a les vérités religieuses, qui en quelque mesure s’enracinent aussi dans la philosophie. Elles sont contenues dans les réponses que les différentes religions offrent aux questions ultimes selon leurs traditions.27

Quant aux vérités philosophiques, il faut préciser qu’elles ne se limitent pas aux seules doctrines, parfois éphémères, des philosophes de profession. Tout homme, comme je l’ai déjà dit, est, d’une certaine manière, un philosophe et possède ses conceptions philosophiques avec les quelles il oriente sa vie. D’une façon ou d’une autre, il se constitue une vision globale et une réponse sur le sens de son existence : il interprète sa vie personnelle et règle son comportement à cette lumière. C’est là que devrait se poser la question du rapport entre la vérité philosophico-religieuse et la vérité révélée en Jésus Christ. Avant de répondre à ce problème, il est opportun de tenir compte d’un donné ultérieur de la philosophie.

31. L’homme n’est pas fait pour vivre seul. Il naît et grandit dans une famille, pour s’introduire plus tard par son travail dans la société. Dès la naissance, il se trouve donc intégré dans différentes traditions, dont il reçoit non seulement son langage et sa formation culturelle, mais aussi de multiples vérités auxquelles il croit presque instinctivement. En tout cas, la croissance et la maturation personnelles impliquent que ces vérités elles-mêmes puissent être mises en doute et soumises à l’activité critique de la pensée. Cela n’empêche pas que, après ce passage, ces mêmes vérités soient « retrouvées » sur la base de l’expérience qui en est faite ou, par la suite, en vertu du raisonnement. Malgré cela, dans la vie d’un homme, les vérités simplement crues demeurent beaucoup plus nombreuses que celles qu’il acquiert par sa vérification personnelle. Qui, en effet, serait en mesure de soumettre à la critique les innombrables résultats des sciences sur lesquels se fonde la vie moderne ? Qui pourrait contrôler pour son compte le flux des informations qui jour après jour parviennent de toutes les parties du monde et que l’on tient généralement pour vraies ? Qui, enfin, pourrait reparcourir les chemins d’expérience et de pensée par lesquels se sont accumulés les trésors de sagesse et de religiosité de l’humanité ? L’homme, être qui cherche la vérité, est donc aussi celui qui vit de croyance.

32. Dans son acte de croire, chacun se fie aux connaissances acquises par d’autres personnes. On peut observer là une tension significative : d’une part, la connaissance par croyance apparaît comme une forme imparfaite de connaissance, qui doit se perfectionner progressivement grâce à l’évidence atteinte personnellement ; d’autre part, la croyance se révèle souvent humainement plus riche que la simple évidence, car elle inclut un rapport interpersonnel et met en jeu non seulement les capacités cognitives personnelles, mais encore la capacité plus radicale de se fier à d’autres personnes, et d’entrer dans un rapport plus stable et plus intime avec elles.

Il est bon de souligner que les vérités recherchées dans cette relation interpersonnelle ne sont pas en premier lieu d’ordre factuel ou d’ordre philosophique. Ce qui est plutôt demandé, c’est la vérité même de la personne : ce qu’elle est et ce qu’elle exprime de son être profond. La perfection de l’homme, en effet, ne se trouve pas dans la seule acquisition de la connaissance abstraite de la vérité, mais elle consiste aussi dans un rapport vivant de donation et de fidélité envers l’autre. Dans cette fidélité qui sait se donner, l’homme trouve pleine certitude et pleine sécurité. En même temps, cependant, la connaissance par croyance, qui se fonde sur la confiance interpersonnelle, n’est pas sans référence à la vérité : en croyant, l’homme s’en remet à la vérité que l’autre lui manifeste.

Que d’exemples on pourrait apporter pour illustrer ces données ! Mais ma pensée se tourne d’emblée vers le témoignage des martyrs. Le martyr, en réalité, est le témoin le plus vrai de la vérité de l’existence. Il sait qu’il a trouvé dans la rencontre avec Jésus Christ la vérité sur sa vie, et rien ni personne ne pourra jamais lui arracher cette certitude. Ni la souffrance ni la mort violente ne pourront le faire revenir sur l’adhésion à la vérité qu’il a découverte dans la rencontre avec le Christ. Voilà pourquoi jusqu’à ce jour le témoignage des martyrs fascine, suscite l’approbation, rencontre l’écoute et est suivi. C’est la raison pour laquelle on se fie à leur parole ; on découvre en eux l’évidence d’un amour qui n’a pas besoin de longues argumentations pour être convaincant, du moment qu’il parle à chacun de ce que, au plus profond de lui-même, il perçoit déjà comme vrai et qu’il recherche depuis longtemps. En somme, le martyr suscite en nous une profonde confiance, parce qu’il dit ce que nous sentons déjà et qu’il rend évident ce que nous voudrions nous aussi trouver la force d’exprimer.

33. On peut voir ainsi que les termes de la question se complètent progressivement. L’homme, par nature, recherche la vérité. Cette recherche n’est pas destinée seulement à la conquête de vérités partielles, observables, ou scientifiques ; l’homme ne cherche pas seulement le vrai bien pour chacune de ses décisions. Sa recherche tend vers une vérité ultérieure qui soit susceptible d’expliquer le sens de la vie ; c’est donc une recherche qui ne peut aboutir que dans l’absolu.28 Grâce aux capacités inhérentes à la pensée, l’homme est en mesure de rencontrer et de reconnaître une telle vérité. En tant que vitale et essentielle pour son existence, cette vérité est atteinte non seulement par une voie rationnelle, mais aussi par l’abandon confiant à d’autres personnes, qui peuvent garantir la certitude et l’authenticité de la vérité même. La capacité et le choix de se confier soi-même et sa vie à une autre personne constituent assurément un des actes anthropologiquement les plus significatifs et les plus expressifs.

Il ne faut pas oublier que la raison elle-même a besoin d’être soutenue dans sa recherche par un dialogue confiant et par une amitié sincère. Le climat de soupçon et de méfiance, qui parfois entoure la recherche spéculative, oublie l’enseignement des philosophes antiques, qui considéraient l’amitié comme l’un des contextes les plus adéquats pour bien philosopher.

De ce que j’ai dit jusqu’ici, il résulte que l’homme est engagé sur la voie d’une recherche humainement sans fin : recherche de vérité et recherche d’une personne à qui faire confiance. La foi chrétienne lui vient en aide en lui donnant la possibilité concrète de voir aboutir cette recherche. Dépassant le stade de la simple croyance, en effet, elle introduit l’homme dans l’ordre de la grâce qui lui permet de participer au mystère du Christ, dans lequel lui est offerte la connaissance vraie et cohérente du Dieu Un et Trine. Ainsi, en Jésus Christ, qui est la Vérité, la foi reconnaît l’ultime appel adressé à l’humanité, pour qu’elle puisse accomplir ce qu’elle éprouve comme désir et comme nostalgie.

34. Cette vérité que Dieu nous révèle en Jésus Christ n’est pas en contradiction avec les vérités que l’on atteint en philosophant. Les deux ordres de connaissance conduisent au contraire à la vérité dans sa plénitude. L’unité de la vérité est déjà un postulat fondamental de la raison humaine, exprimé dans le principe de non contradiction. La Révélation donne la certitude de cette unité, en montrant que le Dieu créateur est aussi le Dieu de l’histoire du salut. Le même et identique Dieu, qui fonde et garantit l’intelligibilité et la justesse de l’ordre naturel des choses sur lesquelles les savants s’appuient en toute confiance,29 est celui-là même qui se révèle Père de notre Seigneur Jésus Christ. Cette unité de la vérité, naturelle et révélée, trouve son identification vivante et personnelle dans le Christ, ainsi que le rappelle l’Apôtre : « La vérité qui est en Jésus » (Ep 4,21 ; cf. Col 1,15-20). Il est la Parole éternelle en laquelle tout a été créé, et il est en même temps la Parole incarnée, que le Père révèle dans toute sa personne (cf. Jn 1,14.18).30 Ce que la raison humaine cherche « sans le connaître » (cf. Ac 17,23) ne peut être trouvé qu’à travers le Christ : ce qui se révèle en lui est, en effet, la « pleine vérité » (cf. Jn 1,14-16) de tout être qui a été créé en lui et par lui et qui ensuite trouve en lui son accomplissement (cf. Col 1,17).

35. A partir de ces considérations générales, il faut maintenant examiner de façon plus directe le rapport entre la vérité révélée et la philosophie. Ce rapport impose une double considération, du fait que la vérité qui nous provient de la Révélation est en même temps une vérité comprise à la lumière de la raison. En effet, c’est seulement dans cette double acception qu’il est possible de préciser la juste relation de la vérité révélée avec le savoir philosophique. Nous considérerons donc en premier lieu les rapports entre la foi et la philosophie au cours de l’histoire. De là il sera possible de discerner quelques principes qui constituent les points de référence auxquels se rapporter pour établir la relation juste entre les deux ordres de connaissance.


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