Catholic.net International English Espanol Deutsh Italiano Slovensko
 - 24 avril 2024 - Sainte Marie-Euphrasie Pelletier
Navigation: Ut unum sint

 

Ut unum sint

Exhortation

100. M’adressant récemment aux Evêques, au clergé et aux fidèles de l’Eglise catholique afin de montrer la voie à suivre pour la célébration du Grand Jubilé de l’An 2000, j’ai déclaré entre autres que « la meilleure préparation de l’échéance bimillénaire ne pourra que s’exprimer par un engagement renouvelé d’appliquer, autant que possible fidèlement, l’enseignement de Vatican II à la vie de chacun et de toute l’Eglise ». Le Concile est le grand commencement - en quelque sorte l’Avent - de l’itinéraire qui nous conduit au seuil du troisième millénaire. Étant donné l’importance que l’assemblée conciliaire a accordée à l’œuvre de recomposition de l’unité des chrétiens, en notre époque de grâce œcuménique, il m’a semblé nécessaire de redire les convictions fondamentales que le Concile a gravées dans la conscience de l’Eglise catholique, et de les rappeler, à la lumière des progrès accomplis depuis vers la pleine communion de tous les baptisés.

Il n’est pas douteux que l’Esprit Saint agit dans cette œuvre et qu’il conduit l’Eglise vers la pleine réalisation du dessein du Père, conformément à la volonté exprimée par le Christ avec tant de vigueur et d’émotion dans la prière que, selon le quatrième Evangile, ses lèvres ont prononcée au moment où il s’apprêtait à vivre le drame salvifique de sa Pâque. Comme en ce temps-là, le Christ demande aujourd’hui qu’un élan nouveau ravive l’engagement de chacun à aller vers la communion pleine et visible.

101. J’exhorte donc mes Frères dans l’épiscopat à accorder toute leur attention à cet engagement. Les deux Codes de Droit canonique placent parmi les responsabilités de l’Evêque celle de promouvoir l’unité de tous les chrétiens, soutenant toute action ou initiative destinée à la promouvoir, conscient que l’Eglise y est tenue de par la volonté même du Christ. Cela fait partie de la mission épiscopale et c’est une obligation qui découle directement de la fidélité au Christ, Pasteur de l’Eglise. Tous les fidèles sont aussi appelés par l’Esprit de Dieu à faire leur possible afin que se resserrent les liens de communion entre tous les chrétiens et que se développe la collaboration des disciples du Christ : « Le souci de restaurer l’unité concerne toute l’Eglise, tant les fidèles que les pasteurs, et touche chacun selon ses capacités propres ».

102. La puissance de l’Esprit de Dieu fait croître et édifie l’Eglise au long des siècles. Tournant son regard vers le nouveau millénaire, l’Eglise demande à l’Esprit la grâce d’affermir son unité et de la faire progresser vers la pleine communion avec les autres chrétiens.

Comment y parvenir ? En premier lieu, par la prière. La prière devrait toujours reprendre en elle l’inquiétude qui traduit une aspiration vers l’unité et qui est donc une des formes nécessaires de l’amour que nous portons au Christ et au Père riche en miséricorde. La prière doit avoir la première place dans le cheminement que nous entreprenons avec les autres chrétiens vers le nouveau millénaire.

Comment y parvenir ? Par l’action de grâce, parce que nous ne nous présentons pas les mains vides à ce rendez-vous : « L’Esprit vient au secours de notre faiblesse ; ... lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables » (Rm 8,26) pour nous disposer à demander à Dieu ce dont nous avons besoin.

Comment y parvenir ? Par l’espérance en l’Esprit qui sait éloigner de nous les spectres du passé et les souvenirs douloureux de la séparation ; il sait nous accorder lucidité, force et courage pour entreprendre les démarches nécessaires, en sorte que notre engagement soit toujours plus authentique.

Et si nous devions nous demander si tout cela est possible, la réponse serait toujours : oui. La réponse même qu’entendit Marie de Nazareth : parce que rien n’est impossible à Dieu.

Les paroles par lesquelles saint Cyprien commente le Notre Père, la prière de tous les chrétiens, me reviennent à l’esprit : « Dieu ne reçoit pas le sacrifice de l’homme qui vit dans la dissension. Il ordonne que l’on s’éloigne de l’autel pour se réconcilier d’abord avec son frère, afin que Dieu puisse agréer des prières présentées dans la paix. Le plus grand sacrifice que l’on puisse offrir à Dieu, c’est notre paix, c’est la concorde fraternelle, c’est le peuple rassemblé par cette unité qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit ».

A l’aube du nouveau millénaire, comment ne pas demander au Seigneur, avec un élan renouvelé et avec une plus grande maturité de la conscience, la grâce de nous disposer tous à ce sacrifice de l’unité ?

103. Moi, Jean-Paul, humble servus servorum Dei, je me permets de faire miennes les paroles de l’Apôtre Paul, dont le martyre, uni à celui de l’Apôtre Pierre, a donné à ce Siège de Rome la splendeur de son témoignage, et je vous dis, à vous, fidèles de l’Eglise catholique, et à vous, frères et sœurs des autres Eglises et Communautés ecclésiales : « Cherchez la perfection, affermissez- vous ; exhortez-vous. Ayez même sentiment ; vivez en paix, et le Dieu de la charité et de la paix sera avec vous ... La grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! » (2 Co 13, 11. 13).

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 25 mai 1995, solennité de l’Ascension du Seigneur, en la dix-septième année de mon pontificat.

JEAN-PAUL II


Accueil | Version Mobile | Faire un don | Contact | Qui sommes nous ? | Plan du site | Information légales